Chaque année en novembre, l'initiative du « mois sans tabac » encourage les fumeurs à mettre de côté leurs cigarettes pour peut-être réussir à s'en défaire définitivement. Un soutien utile pour certains, mais qui semble insuffisant dans la lutte globale contre le tabagisme.
Alors que la France comptait 12 millions de fumeurs quotidiens en 2022, près de 60 % d'entre eux avaient exprimé leur désir d'arrêter de fumer selon Santé publique France (SPF). Peu étonnant sachant que « le tabac reste la première cause de mortalité évitable, avec 75 000 décès attribuables en 2015, soit 13 % des décès », toujours d'après l'agence nationale. Seulement, vouloir arrêter n'implique pas forcément de parvenir à le faire… Pour en finir avec la cigarette, une aide extérieure peut être salutaire. Suivant l'exemple des Anglais, la France a lancé en 2016 un « mois sans tabac », invitant les fumeurs à arrêter de fumer pendant 30 jours en novembre. 2023 a sonné la 8e édition de l'événement qui, bien que profitable et efficace pour certaines personnes, a une portée générale assez limitée.
Un déclic qui reste insuffisant ?
S'inscrire à l'opération permet de recevoir des conseils quotidiens, un kit d'aide avec un programme de 40 jours, mais aussi une consultation avec un professionnel de l'arrêt du tabac, et une communauté active sur les réseaux sociaux pour se soutenir mutuellement dans cette étape difficile. Cet élan collectif permet non seulement de s'interroger sur sa consommation, mais aussi de se rendre compte que, s'il est possible de s'arrêter un mois, il est sûrement possible de s'arrêter plusieurs mois, voire totalement. En effet, arrêter de fumer pendant 30 jours multiplierait par 5 les chances de cesser définitivement, selon le site de l'administration française. Néanmoins, comme l'a rappelé Loïc Josseran, président de l'Alliance contre le tabac, à France Info, seuls « 25 % des inscrits au mois sans tabac y parviennent », et malheureusement d'après SPF, « un fumeur sur deux va mourir de son tabagisme ». Un renfort des stratégies de prévention du tabagisme semble ainsi encore nécessaire…