Si la rénovation énergétique d'un bien immobilier nécessite un investissement financier substantiel, un tel chantier est non seulement gage de confort mais aussi d'une plus-value importante en cas de revente, comme l'illustre la nouvelle calculette de l'État proposée par Mesaidesreno.beta.gouv.fr.
Tous les moyens sont bons pour convaincre les Français d'entreprendre des travaux de rénovation énergétique ! Alors que les contraintes liées à l'interdiction des locations pèsent lourd sur les bailleurs et que les aides financières flèchent tout droit vers des chantiers d'ampleur, les autorités publiques mettent également l'accent sur les bénéfices d'un tel projet. Au-delà du confort au quotidien et des économies réalisées sur les factures, la transformation d'une passoire énergétique en cocon douillet permet en effet de réaliser une plus-value non négligeable. C'est ce qu'on appelle la « valeur verte » d'un logement. Et justement, un nouvel outil permet d'évaluer ce gain financier potentiel.
Une calculatrice en ligne
C'est sur le portail Mesaidesreno.beta.gouv.fr que ça se passe ! Ce service public numérique a été lancé en version beta en collaboration avec France Rénov' afin de simplifier l'information sur les aides à la rénovation énergétique. À l'origine du projet, une enquête réalisée fin 2023 par l'Agence nationale pour l'information sur le logement (ANIL) a fait office de déclencheur en révélant que 69 % des sondés jugeaient cet accès trop compliqué. Ce site entend donc faciliter la compréhension des usagers en proposant d'estimer gratuitement et simplement les aides aux travaux auxquelles vous avez droit grâce à un formulaire en ligne et plusieurs calculatrices simples d'utilisation.
Et, justement, « Ma plus-value Réno » est récemment venue s'ajouter à la liste des outils disponibles. L'objectif : évaluer la valeur de votre bien immobilier après un chantier de rénovation énergétique. Pour ce faire, il vous suffit de renseigner le type de logement (maison ou appartement), sa localisation, l'estimation actuelle de sa valeur (ce peut être le prix auquel vous l'avez acheté si c'est récent ou l'évaluation d'agents immobiliers par exemple), son étiquette au diagnostic de performance énergétique (DPE) et la notation visée. Vous obtiendrez ainsi un tarif plus ou moins revu à la hausse, avec un petit commentaire précisant la différence moyenne des prix de vente en fonction des classes énergétiques dans votre région.
Une logique incitative
Bien entendu, cette évaluation simpliste ne doit pas être prise au pied de la lettre, ou plus exactement du chiffre ! En effet, il ne s'agit en aucun cas de déterminer votre futur tarif de vente mais plutôt de valoriser le retour sur investissement que vous pourriez réaliser en améliorant les performances énergétiques de votre logement. Le montant annoncé est d'ailleurs calculé à partir d'une étude du Conseil supérieur du notariat publiée en janvier 2025 et portant sur les transactions de 2023. Les tendances actuelles du marché ne sont donc pas prises en compte. De même, c'est une moyenne régionale qui s'applique, sans intégrer de spécificités locales. Cela étant dit, c'est un outil pratique pour comprendre la plus-value potentielle d'un chantier et donc l'intérêt de l'entreprendre…
Côté résultats, ce sont les biens les plus mal notés qui voient leur valeur verte grimper en flèche après travaux. L'étude des Notaires de France a ainsi constaté que « la plus-value engendrée par une étiquette A ou B, par rapport à une maison similaire de classe D, varie de +6 % en grande couronne francilienne et à +18 % en Occitanie ». Même chose pour les appartements dont la valeur verte a augmenté de +20 % en Occitanie et de +11 % en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Faites le test
On a fait le test avec « Ma plus-value Réno » et l'impact de la valeur verte est particulièrement flagrant en Hauts-de-France où une maison classée B se vend en moyenne 42,9 % plus cher qu'une passoire énergétique. Ainsi, pour une demeure estimée à 250 000 € et classée F, le prix explose à 357 143 € lorsqu'on atteint l'étiquette B après travaux. En revanche, si la valeur initiale correspondait à une classe C, le tarif s'élève seulement à 259 434 € en étiquette A.
Deuxième exemple, cette fois à Toulouse, avec le même montant de départ de 250 000 €. Lorsqu'on passe d'un DPE de niveau F à un niveau B, le chiffrage grimpe à 355 422 €, tandis qu'il se limite à 271 889 € si la note passe de C à A.