L'amarante est une fleur d'ornement qui a toute sa place dans le potager. En effet, la plante est entièrement comestible des fleurs aux feuilles, y compris les graines, qui sont très intéressantes sur le plan nutritionnel. À planter d'urgence au mois de juin !
Quand une amarante germe, autour d'elle le silence se fait. Peu à peu les autres végétaux cessent leurs vains bruissements de feuilles afin d'observer, admiratifs, ce valeureux petit bout de plante. C'est que l'amarante est un super-héros dans le monde taiseux du règne végétal. Sa légende, elle l'a forgée dans les champs, aux quatre coins du monde, où elle fait de la résistance au plus célèbre des herbicides à base de glyphosate. Comment ? En multipliant et en renouvelant sans fin le gène cible détruit par la molécule tueuse. Monsanto l'avait cauchemardé, l'amarante l'a fait !
Une fleur de jardin ?
L'amarante, avec ou sans « h », est une grande fleur annuelle de la famille des chénopodiacées. C'est une frileuse que l'on peut semer à chaud dès le mois de mars, mais n'installer en pleine terre qu'entre mai et juin. Elle ne manque pas de charme, ses fleurs épaisses retombant en de spectaculaires épis colorés qui lui valent le surnom de « queue-de-renard ». C'est une plante résistante aux maladies et à la sécheresse, qui s'adapte à tous les types de sols dès lors qu'elle a pu y enfoncer sa longue racine pivotante. Dans le jardin, ses qualités esthétiques la destinent traditionnellement aux massifs fleuris. Ses fleurs, originales, épaisses et charnues, peuvent rentrer dans la composition de bouquets secs. Elles sont le plus souvent pourpres, mais parfois jaunes ou vertes selon les variétés.
Une fleur de potager !
En réalité c'est dans le potager que l'amarante devrait avoir sa place, bien qu'elle n'ait aucune vertu répulsive, attractive ou mellifère. Certes sa taille (environ 1 m) et son insensibilité aux maladies peuvent faire office d'entrave à l'expansion des organismes pathogènes à travers les parcelles, et ses couleurs égayent un lieu généralement monochrome. En fait, c'est surtout parce que l'amarante est une plante entièrement comestible. On peut en effet en consommer les jeunes feuilles et fleurs en salade, les feuilles plus âgées cuites comme des épinards. C'est aussi l'une des rares plantes dont on peut utiliser les graines en cuisine, cuites, germées ou réduites en farine, chaque plante pouvant produire plusieurs dizaines de milliers de ces minuscules semences (1 à 2 mm de diamètre).
Des graines aux airs de céréales
Les graines d'amarante, que l'on peut comparer à celles du quinoa dans la manière de les préparer (bien qu'elles soient plus collantes après cuisson), sont extrêmement intéressantes à consommer dans le cadre de régimes végétariens. Très riches en protéines (13%), elles sont sources de minéraux (calcium, fer, cuivre, manganèse, phosphore, potassium, magnésium…), à des taux assez incroyables. Elles renferment également de la lysine, un acide aminé rare dans la plupart des céréales. La farine d'amarante ne contient pas de gluten et peut rentrer à hauteur d'un quart dans la composition des pâtisseries afin de les rendre plus moelleuses, moins sèches et plus sucrées. Plus original encore, on peut aussi les poêler afin qu'elles éclatent comme du petit pop-corn.