Avec l'arrivée du printemps, l'activité reprend dans le jardin, pour les plantes comme pour vous-même. Idée : enchaînez les premières tailles de la saison par un traitement à base de produits antifongiques afin d'empêcher l'apparition de maladies cryptogamiques… et transformez ce geste en habitude.
Une nouvelle saison qui commence au jardin, c'est comme un jour de l'an. Un nouveau cycle va démarrer. Perpétuez d'abord les traditions en embrassant vos plantes et en leur souhaitant une bonne année. Quant à leur santé, voici l'occasion de prendre une bonne résolution pour qu'elles la gardent. Après chaque intervention de taille effectuez un traitement antifongique en vue d'éviter l'apparition des maladies cryptogamiques. Car les plaies, charmante Elvire, avant de cicatriser, sont de grandes portes cochères par où mildiou et autre oïdium pénètrent, comme les loups sont entrés un jour dans Paris, soit par Issy, soit par Ivry.
Les champignons montent à l'assaut
Oïdium, marsonia, rouille, mildiou, tavelure, moniliose, et j'en passe, sont des maladies cryptogamiques qui prennent la forme de champignons microscopiques. Leur développement est lié aux conditions climatiques puisqu'elles apparaissent le plus souvent en période humide et chaude, même passagère. Cependant, les spores restent latentes sur les plantes infectées, durant toute la période froide de l'hiver. C'est pourquoi les traitements antifongiques des arbres fruitiers sont effectués à l'automne, lors de la chute des feuilles, car celle-ci induit une petite plaie, puis en fin d'hiver au moment du débourrement. Par la suite, tout au long du printemps, l'éclosion des bourgeons provoque momentanément une faille dans la protection de la plante vis-à-vis des agressions extérieures.
Les plaies, point de passage
Plus encore que ces failles naturelles, tous les travaux de taille créent des plaies de dimension supérieure. Qu'il s'agisse du rabattage d'une haie à la cisaille ou de l'éclaircissement d'un arbuste à l'ébrancheur, de la taille des rosiers au sécateur ou du minuscule pincement des tomates à la main, tout cela crée des blessures. Elles mettent les tissus à nu avant qu'ils ne cicatrisent, et représentent donc des portes d'entrée royales pour les maladies cryptogamiques. Lors d'une taille, la première des mesures à prendre pour limiter les infections est donc de toujours travailler avec des outils parfaitement affûtés, de manière à laisser des coupes nettes, ce qui favorise une cicatrisation plus rapide.
Le traitement
Effectuez les traitements le plus rapidement possible après la taille car c'est quand les plaies sont encore fraîches et que les tissus n'ont pas durci que les plantes sont très vulnérables. Utilisez un pulvérisateur adapté à la surface à traiter. Un atomiseur suffit pour traiter un rosier, un pulvérisateur à dos est préférable pour s'occuper de tout un verger ou une haie entière. Utilisez des buses de faible diamètre afin qu'elles produisent un nuage de très fines gouttelettes qui se déposeront sur les feuilles. Ne surchargez pas l'épandage, car si le produit coule des feuilles et tombe par terre, il est gaspillé et de surcroît potentiellement polluant selon sa nature.
Quels produits ?
Utilisez du bicarbonate de soude (efficace, pas cher et non polluant) dilué à hauteur de 5 g par litre d'eau. Ajoutez une cuillère à soupe de savon noir en guise de mouillant de manière à ce que le produit reste plus longtemps collé sur les feuilles. Rappelons que la bouillie bordelaise bien qu'autorisée en agriculture biologique contient du cuivre, un métal lourd et polluant qui s'accumule dans les sols.
Qui tailler ?
Les plantes à traiter en priorité, car sensibles aux maladies cryptogamiques sont les arbustes de haie ou d'ornement, les rosiers, les arbres fruitiers, la vigne ainsi que les petits arbustes fruitiers.