Si l'arrosage par aspersion n'est pas recommandé au potager, il n'est parfois pas possible de faire autrement. Mais n'ajoutons pas à cette solution de fortune les inconvénients de l'arrosage matinal.
Au potager, les maladies cryptogamiques sont fréquentes. Il convient donc de ne pas encourager leur développement en évitant les arrosages par aspersion, car ceux-ci ont l'inconvénient de mouiller le feuillage et de maintenir une atmosphère humide, qui, associée à la chaleur estivale, favorise l'apparition des champignons pathogènes (mildiou, oïdium, fusariose, rouille…). Voilà pourquoi il est recommandé de pratiquer des arrosages au goutte-à-goutte ou à l'arrosoir, directement au pied des plantes.
Ouverture éclaire
Lorsque l'arrosage par aspersion est effectué le matin ou en fin de nuit, c'est la double peine pour la pauvre courgette. En effet, la plante possède sur le même pied des fleurs mâles et femelles distinctes, et il est nécessaire que le pollen des premières se dépose sur le pistil des secondes pour permettre la fécondation et assurer le développement des fruits. Ce sont les insectes butineurs qui assurent cette essentielle besogne. Or, les fleurs de la courgette ne s'ouvrent que durant la matinée, le temps de quelques heures. Si elles sont détrempées par l'arrosage, les fines particules de pollen s'agglomèrent et forment une pâte visqueuse impossible à butiner.
Décaler ou s'y coller !
Les arrosages matinaux par aspersion empêchent donc la fécondation des fleurs de courgette. C'est une des raisons qui expliquent l'avortement prématuré des embryons de fruits. À défaut d'arrosage au pied des plantes, il faut donc, a minima, décaler la programmation de l'arrosage au soir ou durant la nuit. Si cela n'est pas possible, la seule solution consiste alors à effectuer une pollinisation manuelle de chaque fleur, en prélevant avec un pinceau le pollen d'une fleur mâle pour le déposer sur le pistil d'une fleur femelle. Un vaste et éreintant programme !