Pour éviter de se faire envahir par les herbes indésirables dans les massifs et réduire considérablement les corvées de désherbage, une solution intéressante consiste à recourir au paillis minéral. Une parade qu'il convient d'appliquer avec soin afin d'éviter les déconvenues, car elle n'est pas sans limites.
Souviens-toi, jardinier chimiste, c'était hier, c'était le bon temps ! Celui où tu pouvais pulvériser à tous crins des molécules de synthèse pour éliminer, sans te poser de questions, les herbes dites mauvaises dans tes massifs. Hélas, mille fois hélas, depuis janvier 2019, le recours à ces produits est interdit. Il n'est malheureusement plus possible de polluer les nappes phréatiques, de tuer la pédofaune et de t'exposer à des produits probablement cancérogènes. Mais rassure-toi, il existe des solutions alternatives, comme le paillage minéral, une technique qui a plus d'un intérêt, à condition, pour qu'elle soit efficace, d'être correctement mise en place.
Investir dans la pierre
Le paillage minéral consiste à recouvrir le sol avec un agrégat (ardoise, gravier, galets, pouzzolane...). Contrairement au paillage organique, qui utilise des matières issues de la biomasse, il ne se décompose pas avec le temps. Une fois installé, il s'avère donc pérenne et constitue, malgré un investissement de départ non négligeable, une solution durable dans le temps. Selon le choix de l'agrégat, on peut jouer sur les couleurs et les formes et obtenir un résultat très esthétisant. Il permet également de limiter l'érosion et l'évaporation de l'eau d'arrosage.
Les bases d'une bonne pose
Comme pour le paillage végétal, il convient d'abord de nettoyer le terrain des herbes indésirables en place. Plus ce travail sera méticuleux, plus le résultat sera durable. En revanche, à l'inverse du paillage organique qui doit être en contact avec la surface du sol, un agrégat se pose toujours sur une toile tissée ou un géotextile afin d'empêcher les herbes de passer à travers. Les bandes doivent se chevaucher d'au moins trente centimètres afin que les adventices ne se faufilent pas entre les jonctions. Il faut prévoir une épaisseur de cinq centimètres minimum d'agrégat pour éviter de distinguer la toile, soit 50 litres par mètre carré. Enfin, tant que cela est possible, il faut glisser la toile sous les bordures de manière à éviter que les herbes ne réapparaissent hideusement sur le pourtour.
Les limites
Malgré toute la bonne volonté que l'on puisse y mettre, la pose d'un paillage minéral n'empêche pas l'apparition de quelques adventices. En effet certaines plantes très endurantes, dont les graines sont transportées par le vent, sont capables de germer et de pousser directement dans le paillage. D'autres, si elles n'ont pas été suffisamment éradiquées avant la pose du géotextile, risquent de ramper sous celui-ci et de réapparaître au niveau du pied des plantes ornementales. Un petit désherbage manuel sporadique est donc à prévoir.
Subtil choix de l'agrégat
Si, sur le papier, tous les agrégats peuvent être utilisés pour créer des paillages minéraux, force est de constater que les gros calibres (ballast, pouzzolane 25 / 50 mm), à moins d'en mettre des épaisseurs importantes (10 cm), ne sont pas assez denses et laissent passer trop d'air et de lumière, ce qui favorise le dépôt et le développement des graines. Cependant, à l'inverse, les agrégats trop fins (sable, couscous...), ou lorsqu'ils sont friables (pouzzolane, ardoise…) peuvent constituer avec le temps un substrat idéal pour la germination des semences.
Pas trop fin !
Si vous utilisez un géotextile, une densité de 250 g/ m² est un minimum pour empêcher les herbes vigoureuses (chiendent, prêle, liseron…) de le perforer. Dans les jardineries, le grammage étant généralement de 80 g, tournez-vous plutôt vers les vendeurs de matériaux.
