Durant tout l'hiver, vous pouvez récupérer les résidus de vos tailles afin de faire des boutures à bois sec. Une opération très facile, qui tire astucieusement profit de la capacité des plantes à se multiplier à partir d'un fragment d'elles-mêmes. Comment faire renaître la vie à partir d'un déchet !
La bouture à bois sec est aussi nommée bouture à bois dormant. Il n'y a là aucun rapport avec la belle du même nom, que son prince, charmant au demeurant, dût embrasser tendrement pour la sortir de son sommeil. Le bois de ces boutures est dit dormant tout simplement car elles sont prélevées pendant le repos végétatif des plantes. Vous n'aurez donc pas à poser vos lèvres sur leur écorce pour voir, au cours du printemps, leurs premières feuilles apparaître. Vous n'aurez en réalité même pas à vous en occuper. Tu parles d'un prince !
Repos général
Durant l'hiver, tous les végétaux entrent dans une période de repos végétatif. Si celui des plantes caduques est complet, avec la concentration quasi exclusive de la sève dans les racines, celui des persistantes l'est un peu moins. Il correspond néanmoins à un ralentissement de la circulation de la sève dans toute la plante. Ce repos généralisé, qui s'étend grosso modo de novembre à février, est la période favorable à la bouture à bois sec.
La bouture pour les nuls
La bouture à bois sec, ou à bois dormant, se pratique en hiver, à partir de morceaux de bois lignifiés, c'est-à-dire marron et secs. Il s'agit néanmoins de bois jeune afin que l'épaisseur de l'écorce, encore fine, n'empêche pas l'émission des racines. C'est la technique de bouturage la plus simple, car elle ne demande aucun suivi ni aucune précaution postopératoire. C'est également l'une de celle qui donne les meilleurs résultats de reprise.
Profitez des tailles
Toutes les tailles d'hiver fournissent le matériau idéal pour le bouturage à bois sec, si ce n'est qu'il faut s'assurer que les résidus proviennent de plantes vigoureuses, exemptes de maladies. Tous les arbustes et les arbrisseaux peuvent être multipliés de la sorte, caducs ou persistants, à fleurs ou à fruits. Par contre, la technique n'est pas adaptée aux plantes herbacées dont les tiges sont beaucoup trop molles.
La méthode
Sélectionnez des rameaux de petit diamètre (pas plus d'un centimètre), dont vous supprimerez la partie sommitale (trop frêle) et la partie basse (trop dure) en coupant juste au-dessus d'un œil (bourgeon). Les tronçons ainsi obtenus doivent mesurer une quinzaine de centimètres de long. Travaillez avec un sécateur stérilisé afin d'éviter de transmettre des maladies, et bien affûté, de manière à faire des coupes nettes qui engendreront une bonne cicatrisation.
Mise en jauge
Par la suite, il vous suffira d'enfoncer vos boutures à environ cinq centimètres de profondeur dans un substrat léger et drainant (terreau ou compost additionné d'un tiers de sable). Arrosez après la mise en terre puis placez vos boutures dans une situation semi-ombragée, protégée des vents dominants, mais pas de la pluie. Vous pouvez utiliser des pots individuels ou collectifs, mais aussi une simple jauge directement creusée dans votre jardin. L'enracinement commencera au bout de quelques semaines. Les premières feuilles qui apparaîtront au cours du printemps vous indiqueront que l'opération aura été un succès.
