De plus en plus de jardiniers expliquent qu'il ne faut pas tailler les gourmands de tomates. Qu'en est-il vraiment ?
Les pros et les antis
On appelle gourmands les jeunes pousses qui naissent à l'aisselle supérieure des feuilles de tomate. En se développant, ils forment de véritables tiges secondaires capables d'émettre des fleurs et de porter des fruits. En les laissant librement pousser, le plant adopte une forme buissonnante dense et touffue, qui correspond à son port naturel. Les jardiniers ont traditionnellement toujours taillé les gourmands des tomates, mais voilà que depuis quelques années, ils sont de plus en plus nombreux à ne plus le faire.
Tailler…
La suppression des gourmands de tomate vise à limiter l'expansion de la plante dans le but de rendre sa culture moins encombrante, d'en faciliter l'entretien, le tuteurage et la cueillette. En éliminant du feuillage on permet également à l'air et la lumière de circuler à l'intérieur de la plante, ce qui favorise l'évaporation de l'humidité stagnant sur les feuilles et donc le développement des maladies cryptogamiques comme le mildiou. C'est certain, la taille permet également de gagner dix à quinze jours de précocité dans le mûrissement et d'augmenter un peu le calibre des fruits. Par contre elle a peu d'influence sur leur teneur en sucre et donc leur saveur.
… ou ne pas tailler
En réalité, la suppression des gourmands provoque des plaies, qui sont des portes d'entrée béantes pour les maladies le temps de leur cicatrisation. L'un dans l'autre, à ce sujet, les deux théories se valent donc. On peut néanmoins atténuer cet inconvénient en supprimant les gourmands dès leur plus petite apparition. Cependant la « non-taille » nécessite une organisation dès la plantation, en prévoyant des supports (« cages à tomates » par exemple) et des distances de plantation adaptées (1 m en tous sens). Mais on gagne alors en sérénité car les plantes ne nécessitent plus d'entretien régulier et astreignant (taille, nouage des liens au tuteur…). En fait il n'y a donc pas de vérité absolue, et c'est à chaque jardinier de faire ses propres expériences et finalement son choix.