N'hésitez pas à user et abuser de la verveine de Buenos Aires si vous voulez fleurir davantage vos massifs déjà bien garnis. En effet, sa silhouette graphique et élancée qui arbore des jolies petites ombelles violettes hisse haut des touches de couleur sans pour autant cacher les autres fleurs.
Contrairement à ce que son nom latin pourrait laisser croire (Verbenia bonariensis), la verveine de Buenos Aires n'est pas une bonne à rien. Au contraire, voilà une fleur vivace qui rend de fiers services au jardinier. À commencer par celui d'ajouter sans lourdeur des couleurs parmi des floraisons existantes.
Une singulière allure
Il y a peu de plantes, dans le vaste catalogue des fleurs ornementales à disposition du jardinier, qui ont l'allure aussi singulière que la verveine de Buenos Aires. Cette vivace, originaire d'Amérique du Sud, émet en effet de très longues tiges carrées, fines mais solides, au bout desquelles s'épanouissent en ombelles de cinq à six centimètres de diamètre des petites fleurs violettes. Les feuilles, très fines, sont quasiment inexistantes sur la tige et se concentrent plutôt au ras du sol, au niveau de la touffe. Si bien que, se succédant sans discontinuer du mois de mai jusqu'aux premières gelées, les fleurs, légères, donnent l'impression d'émerger sans support, jusqu'à plus d'un mètre cinquante de hauteur, surplombant de leur gracile stature les plantes environnantes.
Un véritable outil
Les agapanthes ou les aulx d'ornement partagent dans une moindre mesure, à cause de leurs tiges plus volumineuses et moins discrètes, ces qualités rares. Néanmoins aucun d'eux ne peut se targuer de l'effet visuel et hautement graphique que provoquent ces petites fleurs perchées sur un fil si mince. Dès lors, la verveine de Buenos Aires est un outil d'embellissement précieux qui permet d'augmenter la densité des floraisons sans densifier celle des feuillages opaques et masquants. Les effets de perspectives n'en sont que d'avantage soulignés. Associée aux longues fleurs effilées (gauras, cosmos…) ou aux graminées en touffes, la verveine de Buenos Aires fait merveille.
Comment la cultiver ?
La verveine de Buenos Aires est une vivace pionnière qui se satisfait d'à peu près tous les types de sol, mais dont la durée de vie ne dépasse guère plus de quelques années. Elle est aussi moyennement rustique, jusqu'à – 10 °C en terre ordinaire, mais elle le devient beaucoup moins si les sols restent lourds et humides durant l'hiver. Voilà qui pourrait restreindre son utilisation aux régions les moins froides. Heureusement, la plante se ressème spontanément à partir des fleurs montées à graines. Elle est donc facile à mener en plante annuelle, d'autant que sa croissance rapide garantit des floraisons dès la première année. Il faut l'installer en situation ensoleillée et veiller à lui apporter un arrosage suffisant en cas de sécheresse estivale, faute de quoi elle risque d'interrompre sa floraison en juillet et en août.
Au service du mouvement
La propension de la verveine de Buenos Aires à se ressemer très (trop ?) facilement fait de cette fleur une plante emblématique des jardins en mouvement, où les graines sont autorisées à se ressemer librement. À tel point qu'elle est considérée comme une espèce invasive en Amérique du Sud, et il convient d'être prudent quant à son expansion possible en France. La suppression des fleurs fanées permet de ne pas la laisser se répandre trop aléatoirement. Il est alors possible d'utiliser les graines au printemps suivant pour des semis sous contrôle, en godet ou en place.
Et toute seule ?
Les massifs exclusifs de verveine de Buenos Aires ne manquent pas de panache, à condition de densifier fortement les plantations. En association, des plantes basses agrémenteront agréablement leurs pieds austères.
