M. S. ne lésine devant aucun sacrifice pour favoriser la croissance et la productivité de ses arbres fruitiers. Sa dernière trouvaille en date ? Un semis de fèves d'automne tout autour de leur pied.
Autonomie alimentaire
La fève est une légumineuse, capable à ce titre de fixer et de se nourrir de l'azote présent dans l'air. Même en terre pauvre, elle est donc autonome en nourriture. Tant qu'elle est en vie, la fève, comme la fourmi, n'est pas prêteuse et ne partage pas, ou très peu, son stock d'azote avec les végétaux environnants. En revanche, lorsqu'elle meurt, celui-ci est rendu au sol au fur et à mesure de la décomposition et devient disponible pour les autres plantes.
Des racines et des champignons
La germination et l'enracinement des fèves s'opèrent même en sol froid (7 °C) et provoquent l'apparition de longs filaments de champignons microscopiques (les mycorhizes) autour des racines. Vivant en symbiose avec elles, ils les prolongent et permettent à la plante une meilleure exploitation des ressources du sol (eau, nutriments, oxygène). Ce mycélium déclenche l'arrivée d'une riche pédofaune, composée d'organismes divers (insectes, acariens, bactéries…), qui s'en nourrit et engendre à son tour la mise en place d'une longue chaîne alimentaire (appelée réseau trophique), dont l'activité contribue à générer de l'humus, ameublir le sol et favoriser sa rétention en eau.
Des fèves en sus
Voilà pourquoi chaque année, en fin d'automne, M. S. sème deux ou trois douzaines de fèves autour de chacun de ses pieds de fruitier. Un bon paillage d'une dizaine de centimètres les protège du froid sans entraver la germination. Si le feuillage gèle autour de -5 °C, les racines, nichées dans le paillis, supportent allègrement les -10 °C. De toute façon, si les plantes mouraient de froid, leur azote serait utilisé directement par les arbres ou stocké dans l'humus. Dans tous les cas, ces plantes annuelles mourront dans le courant du printemps, après avoir au passage offert une belle et délicieuse récolte de fèves à M. S.
