Jardin

Pour le cosmos, rien ne vaut le semis en pleine terre

Le cosmos est une fleur annuelle facile à cultiver, dont la longue floraison s'étale du début de l'été jusqu'aux premières gelées. Dès la fin du mois d'avril, il est possible de le semer directement en pleine terre. Une technique qui donne des sujets plus vigoureux et résistants que le repiquage de plants.

Attention… « Être le premier à entrer dans le cosmos, à se lancer seul dans un duel sans précédent avec la nature, que pourrait-on rêver de mieux ? » n'est pas une parole de jardinier paré au semis avant les autres, mais bien une citation de Youri Gagarine. Il était sans doute important de le préciser.

Un grand classique

Le cosmos est une plante de la famille des asteracées, originaire de l'Amérique centrale, dont on cultive en France deux principales espèces : le cosmos bipenné (Cosmos Bipinnatus) rouge, blanc ou violet et le cosmos sulfureux (Cosmos sulphureus) à dominante jaune ou orange. À partir de ces deux espèces, de nombreux cultivars ont été obtenus, faisant varier les gabarits, les couleurs, les formes et les motifs. Malgré son manque d'originalité, le cosmos est d'un grand intérêt dans le jardin, du fait de sa culture aisée et de sa très longue floraison colorée qui s'étale du début de l'été jusqu'aux premières gelées.

Une vivace trop frileuse

Sur ses terres natales, où il ne gèle pas, le cosmos est une plante vivace. Mais en France, où il est tué par les premières gelées d'automne, il faut le considérer comme une plante annuelle dont il est nécessaire de renouveler les semis chaque année, soit à chaud sous abri, soit en pleine terre. Le premier type de semis a lieu en intérieur, dans le courant des mois de mars-avril, en vue de donner des plants parés au repiquage à la fin avril. Le second a lieu directement à l'emplacement prévu dans le jardin à la fin avril également. La première méthode donne des floraisons plus précoces, car les plants sont déjà bien avancés lors de la mise en terre. La seconde donne des plantes beaucoup mieux enracinées, et donc plus vigoureuses.

En place, pour le meilleur

Les plants semés en place n'ont pas à souffrir du stress inhérent au repiquage, et développent librement leur système racinaire au lieu de tourner en rond dans un godet. C'est d'autant plus important que le cosmos est une plante qui aime s'enfoncer profondément dans le sol. Si la précocité des floraisons n'est pas votre priorité, c'est la solution à adopter, gage de bonne santé générale, d'emprise au sol solide et de longues floraisons.

Semis précis

Hormis dans le cadre d'un semis de jachère fleurie, qui se fera nécessairement à la volée, mieux vaut prévoir des emplacements préparés et correctement espacés les uns des autres, afin de favoriser la croissance. Creusez des poquets de dix centimètres de diamètre et de profondeur, espacés de trente centimètres en tous sens, et remplissez-les de terreau bien tassé. Placez-y trois graines recouvertes d'à peine un centimètre de terreau. Tassez à nouveau puis arrosez en pluie fine. À terme, ne conservez que le plus robuste des plants dans chaque poquet.

Frugalité heureuse

Bon client, le cosmos se plaît dans tous les sols, y compris pauvres, à condition qu'ils soient bien drainés. Méfiez-vous des apports trop généreux en eau et en engrais ou des sols très humifères car plus la plante bénéficie de conditions favorables, plus elle retarde sa floraison au profit du développement de la tige. Il n'est pas rare alors d'obtenir des cosmos géants de deux mètres de haut, dont la floraison, certes extraordinairement massive, n'arrive que dans le courant de l'automne.

Nature aléatoire

Si vous aimez les jardins naturels, laissez monter les cosmos à graines afin que le vent les dissémine au hasard. Mais attention, les caractéristiques de la variété ne seront sans doute pas conservées l'année suivante.

Benoit Charbonneau
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