Petit paradoxe… L'âge d'un arbre ne lui offre aucune protection juridique particulière. En revanche, il fait grimper le montant de l'amende en cas d'élagage illégal. C'est avant tout une question de statut juridique.
Un arbre, qu'il soit centenaire ou non, peut bénéficier de plusieurs niveaux de protection. Commencez par consulter le plan local d'urbanisme (PLU) de votre commune pour vérifier si votre arbre est classé en espace boisé classé (EBC) ou s'il constitue un élément remarquable du patrimoine à titre écologique, culturel ou historique. Ces protections interdisent toute coupe ou abattage sans autorisation préalable. D'autre part, si votre propriété se situe dans un rayon de 500 mètres d'un monument historique d'où l'arbre est visible, l'avis de l'Unité départementale de l'architecture et du patrimoine (UDAP) sera requis pour tout élagage significatif.
Affaire classée ?
Pour un arbre non protégé, vous pouvez donc librement procéder à l'élagage quel que soit son âge. Mais si l'arbre est classé EBC ou remarquable, tout élagage substantiel nécessite une déclaration préalable en mairie qui transmettra la demande à la direction départementale des Territoires (DDT) pour avis technique. Seuls les élagages légers d'entretien ou de sécurité immédiate peuvent éventuellement être dispensés d'autorisation.
Procédure et sanctions
Le délai d'instruction d'une déclaration préalable est d'un mois, et peut être prolongé selon la complexité du dossier. Votre demande doit justifier la nécessité de l'élagage par des motifs techniques précis : sécurité, état sanitaire de l'arbre, ou gêne importante. Un rapport d'expertise phytosanitaire peut être exigé pour les interventions importantes. Attention car les sanctions en cas d'élagage non autorisé d'un arbre protégé sont sévères, et prennent cette fois-ci en compte l'âge de l'arbre : l'amende de 1 500 € minimum, selon l'article R163-1 du code de l'Environnement, peut atteindre 20 000 € s'il a plus de cent ans !