Les nouvelles techniques de culture bio incitent les jardiniers à pratiquer des cultures plus denses au potager. C'est effectivement une bonne manière d'augmenter sa production, à condition de faire preuve de mesure. Car au-delà d'un certain point, la surdensité des végétaux pose problème.
On peut reconnaître aux permaculteurs de faire bouger les lignes dans le potager et de remettre utilement certains dogmes en question. C'est un fait que l'amélioration de la fertilité des sols grâce au paillage permanent et à la préservation de la pédofaune qui y vit, permet de tirer un peu plus profit de sa terre en densifiant outrageusement les cultures. Mais en jardinage comme en phase 3 de la lutte contre le coronavirus, point trop ne faut de promiscuité, au risque, notamment, de favoriser la propagation de la maladie.
Plus dense
La permaculture, dont l'un des buts est de tendre vers l'autonomie, pousse les jardiniers à cultiver de la manière la plus productive possible. Il est vrai que sur des sols « vivants », paillés en permanence, ou sur des buttes en lasagnes, on obtient des possibilités de rendement accrues. Qu'il s'agisse de diversifier les plates-bandes par des associations variées ou de cultiver ses rangs par espèces, il est possible, dès lors que le sol le supporte, de densifier les semis et les plantations afin d'augmenter ses récoltes.
Qu'est-ce à dire ?
Une densité maximalisée efficacement consiste à obtenir des légumes qui, un peu avant d'atteindre leur maturité, ont les feuillages qui se touchent. Logiquement, plus de densité implique plus de récoltes, mais également d'autres avantages. Le sol est protégé par ce couvert végétal de la compaction et du lessivage provoqué par les intempéries. Il est également beaucoup moins sensible au semis spontané des herbes indésirables ainsi qu'à l'évaporation de l'eau d'arrosage. On augmente donc les récoltes et, par la même occasion, on économise du temps d'entretien et de l'argent.
Les limites
Faites vos propres expériences car au-delà d'un seuil de densité, les légumes n'ont plus la place de se développer correctement. L'accès à l'eau, aux nutriments et à la lumière se réduit. Il s'en suit une baisse du rendement, à cause de la réduction du calibre des légumes. Notez que ce n'est pas un gros problème pour qui veut récolter des savoureux « mini-légumes ». De plus, le confinement excessif sous les feuillages peut favoriser l'apparition et la propagation des maladies.
En pratique
La densification est un art difficile qu'il convient d'apprendre à maîtriser avec le temps. La plantation en quinconce est une première méthode simple pour augmenter les surfaces de culture d'environ 20 %. De nombreuses associations permettent de multiplier les zones de culture, en tirant profit des besoins et des caractéristiques de chaque plante. Il est plus simple d'envisager l'implantation d'un légume principal autour duquel vous pouvez ensuite disposer, plus ou moins proches, d'autres cultures plus petites ou nécessitant moins de lumière. Parmi les proximités possibles : le poireau et la mâche, les choux et les salades, la célèbre milpa (maïs, courge et haricot), la tomate avec la betterave et le radis, la carotte avec les oignons ou les poireaux, le poivron ou l'aubergine et les fines herbes, le pois à rames avec la carotte et les radis…
