Devant l'ampleur prise par le mimosa qu'il cultive amoureusement dans un grand pot, M. de T. avait décidé, en fin d'été dernier, de le tailler. Au printemps suivant, l'arbre n'a quasiment pas fleuri. Erreur fatale !
Le mimosa de M. de T. est un beau sujet d'Acacia dealbata, soit le mimosa classique, dit des fleuristes, dont l'intérêt indiscutable est la floraison extrêmement précoce, explosive, lumineuse et parfumée. Il s'agit d'un arbre qui peut atteindre plus de dix mètres de haut lorsqu'il est planté en pleine terre, mais qui se nanifie lorsqu'il est cultivé en pot. C'est finalement assez heureux car cela simplifie les manipulations d'hivernage rendues nécessaires par sa faible rusticité. Néanmoins, avec les petits soins qui lui étaient prodigués, la plante de M. de T. dépassait, en septembre dernier, deux mètres de haut et de large, ce qui commençait à faire beaucoup.
Bon geste, mauvais moment
Voilà pourquoi ce dernier avait décidé de rabattre toutes les extrémités des branches d'environ une cinquantaine de centimètres, de manière à réduire l'encombrement de l'arbre. S'il est avéré qu'une telle taille favorise, à terme, le départ et la multiplication des nouvelles pousses, gage d'une floraison future abondante, il s'agit cependant d'une opération qu'il ne faut pas exécuter n'importe quand, et surtout pas en fin d'été.
Non à la coupe !
En raccourcissant les rameaux à la mi-septembre, M. de T. a supprimé tous les boutons floraux qui étaient alors en formation sur l'arbre. Tous ces embryons d'inflorescence ont ainsi été éliminés, générant un printemps sans fleur. Il est important de savoir que le mimosa, comme tous les arbres et arbustes à floraison printanière, commence à former ses bourgeons dès le début de l'été sur le nouveau bois apparu au printemps. C'est pourquoi il est capital d'effectuer les travaux de taille dans les trois mois qui suivent la floraison et pas au-delà, sauf bien sûr si l'on privilégie la forme.