Jardiner bio, c'est notamment employer des amendements naturels. Oui, mais pas à n'importe quel prix ! Le lithothamne, pourtant « utilisable en agriculture biologique », est une ressource menacée dont il faut limiter l'utilisation.
Le lithothamne, qui est un composant du maërl, est une algue calcaire vivant dans certains fonds peu profonds des côtes bretonnes. Sa haute teneur en calcium et en magnésium ainsi que les nombreux oligo-éléments qu'il contient en font un amendement calcaire très apprécié en agriculture biologique. Utilisé pour augmenter le pH des sols acides, c'est également un produit qui structure les sols et stimule la vie microbienne, tout en participant directement à la croissance des plantes. On recommande de l'ajouter aux préparations destinées au pralinage afin de stimuler l'activité racinaire, mais aussi d'en enrober les semences de manière à améliorer leur germination.
Une ressource fragile
Les bancs de maërl forment l'équivalent de récifs coralliens et constituent des écosystèmes complexes, abritant et nourrissant de nombreuses espèces vivantes. Du fait du mode de reproduction et de colonisation particulièrement lent du lithothamne, il s'avère que son exploitation industrielle tend à le faire inexorablement disparaître, de manière directe par l'extraction, mais également indirecte à cause de l'asphyxie par envasement provoquée par celle-ci.
L'avis du pro
Il est avéré aujourd'hui que la disparition du lithothamne relève de la catastrophe écologique majeure. Protégé depuis 2011 en Bretagne, il est encore exploité ailleurs dans le monde, et donc toujours disponible dans le commerce. Pour augmenter le pH du sol, préférez la dolomie, roche calcaire dont l'exploitation est beaucoup plus durable. Pour le pralinage, la bouse de vache, certes peu ragoûtante, est néanmoins nettement plus indiquée.