Entre écrans omniprésents et adolescence hyperconnectée, le contrôle parental n'a jamais été aussi crucial… ni aussi complexe. Pour aider les parents à poser des limites sans rompre le dialogue, les géants du numérique comme Apple et Google proposent des outils intégrés, bien aidés par une foule d'applications aux approches variées.
À l'heure où les smartphones et tablettes font partie intégrante du quotidien des familles, la question de l'usage numérique chez les enfants et adolescents devient centrale. Selon l'enquête Elfe, qui suit 18 000 enfants nés en 2011, plus d'un jeune sur trois commence à utiliser des écrans numériques entre deux et cinq ans et demi. Face à cette réalité, protéger les plus jeunes des dangers d'internet tout en les accompagnant vers une utilisation responsable est devenu un véritable enjeu éducatif. Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme sur les risques associés à une surexposition aux écrans, notamment les troubles du sommeil, les problèmes de concentration ou encore l'impact sur le développement cognitif. Les psychiatres recommandent ainsi des temps d'exposition très encadrés : aucun écran avant 3 ans, puis une progression graduelle allant de 20 minutes quotidiennes pour les 3-6 ans jusqu'à une heure pour les plus de 10 ans. Le bras de fer avec l'enfant n'est cependant pas toujours facile à gagner.
Des solutions natives
Microsoft, dans son Family Safety Toolkit publié en 2024, rappelle l'importance d'accompagner les enfants vers une utilisation raisonnée des outils numériques plutôt que de simplement restreindre leur accès. Apple et Google, les grands manitous du mobile, ont développé des outils de contrôle parental directement intégrés à leurs systèmes d'exploitation. Du côté de la firme à la pomme, la fonctionnalité « Temps d'écran » introduite avec iOS 12 offre une première ligne de défense particulièrement efficace. Cette solution permet aux parents de paramétrer finement l'utilisation des appareils de leurs enfants : restrictions d'achats sur l'App Store, limitation d'accès à certaines applications, filtrage de contenu selon l'âge PEGI, ou encore définition de périodes d'indisponibilité. Google n'est pas en reste avec sa solution Family Link. L'application permet de surveiller l'activité des enfants sur les appareils Android, d'approuver ou refuser les téléchargements d'applications, de définir des limites de temps d'écran quotidiennes et même de verrouiller l'appareil à distance. Family Link offre également un système de géolocalisation permettant aux parents de savoir où se trouve leur enfant. Cependant, ces outils natifs présentent certaines limitations : le contrôle parental de Google devient inefficace dès que l'enfant atteint 13 ans, âge auquel il peut désactiver lui-même le service sans autorisation parentale. De même, les fonctionnalités de filtrage des contenus ou de surveillance des réseaux sociaux restent basiques comparées aux solutions spécialisées.
Des applications dédiées
Quand les outils intégrés ne suffisent plus à encadrer l'usage numérique des plus jeunes, les applications tierces prennent le relais. Plus complètes, souvent plus personnalisables, elles répondent à des besoins variés : filtrer les contenus, suivre la localisation, limiter le temps passé sur les écrans ou même surveiller les échanges sur les réseaux sociaux. Certaines, comme Xooloo ou Qustodio, misent sur une approche éducative en encourageant le dialogue et la responsabilisation. D'autres, à l'image de mSpy ou Parentaler, privilégient une surveillance discrète — parfois à la frontière de l'intrusion — pour répondre aux situations les plus sensibles. Toutes ne se valent pas : certaines proposent une interface claire et des réglages souples, d'autres exigent un certain niveau technique ou un investissement financier plus conséquent. Le choix dépend donc de l'âge de l'enfant, du degré d'autonomie souhaité et du type de contrôle attendu. Car derrière la technologie, c'est toujours une vision de l'accompagnement parental qui s'exprime.