Santé

Alimentation et cerveau : que nous dit la science ?

L'alimentation joue un rôle prépondérant sur votre forme et votre bien-être physique. Mais saviez-vous qu'elle avait aussi un impact considérable sur votre santé mentale, vos prises de décision et vos émotions ? Aujourd'hui, les scientifiques se penchent sur l'influence de la nourriture sur le cerveau. Le point sur leurs découvertes.

Pour vous sentir mieux dans votre peau ou perdre quelques kilos superflus, vous avez décidé d'arrêter la malbouffe au profit d'un régime équilibré, à base de fruits et légumes frais, de poissons, de viandes, de bons lipides et de céréales complètes. Une sage décision qui aura des répercussions positives sur votre ligne, mais aussi sur votre humeur et vos capacités intellectuelles. En effet, les aliments trop gras, trop sucrés et ultra-transformés nuisent non seulement au corps, mais aussi à nos méninges. Des recherches récentes mettent peu à peu à jour cette nouvelle facette de la nutrition. Voici donc ce qui se passe dans votre tête selon ce que vous mettez dans votre assiette.

Un petit-déjeuner pour démarrer du bon pied

Le matin, vous êtes plutôt œufs brouillés ou bol de céréales ? Loin d'être anecdotique, ce premier repas influencerait au contraire votre comportement au cours de la journée. À l'université de Lübeck, en Allemagne, le docteur So Young Park et son équipe ont constaté que les personnes ayant consommé un petit-déjeuner riche en protéines avaient tendance à se montrer plus conciliantes et tolérantes, tandis que celles qui avaient pris un repas composé essentiellement de glucides se montraient plus intransigeantes et s'agaçaient facilement. Ce résultat surprenant s'explique par un acide aminé appelé tyrosine, qui entre dans la composition de la dopamine, une molécule chargée d'assurer la communication entre les neurones impliqués dans la motivation et la prise de risques. Plus vous mangez de protéines, plus votre taux de tyrosine dans le sang est élevé, et plus vous serez calme et serein. En seulement quelques heures, l'alimentation peut modifier subtilement la chimie du cerveau au point de peser sur notre prise de décision.

Le sucre, une véritable drogue

Biscuits, pâtisseries et chocolats sont votre péché mignon, au point d'avoir du mal à vous arrêter de grignoter une fois le paquet entamé ? Sachez que cela est parfaitement normal, et ne constitue en aucun cas un manque de volonté ou de maîtrise de soi, car le sucre agit sur votre cerveau exactement comme une drogue dure. À l'université de Bordeaux, une expérience menée sur des souris élevées avec de la cocaïne et du saccharose a démontré la puissance du pouvoir addictif de ce dernier. Lorsqu'on les soumet à un choix, les rongeurs se tournent quatre fois plus souvent vers de l'eau sucrée que vers la poudre blanche. La dépendance est bien réelle. Difficile, donc, de résister aux tentations, d'autant plus que le sucre est aujourd'hui présent partout : dans les sodas et les bonbons, bien sûr, mais aussi dans le jambon, les soupes, les carottes râpées… les gens sont ainsi rendus accro à leur insu. Or, des études réalisées à l'institut de recherche de l'Oregon ont prouvé que plus on consomme d'aliments caloriques, plus on en a besoin avant d'être satisfait, et plus notre cerveau devient sensible aux images de nourriture comme les publicités… ce qui pousse à manger plus de sucreries. Un véritable cercle vicieux, qui incite à s'alimenter sans avoir faim et pourrait être responsable de l'obésité.

Les méfaits de la malbouffe

Après avoir ingurgité de la junk food, vous vous sentez probablement ballonné et léthargique, mais ce piètre régime alimentaire peut aussi vous rendre violent et ce, dès la gestation. Une étude menée en Australie sur 23 000 femmes enceintes a révélé que celles se nourrissant exclusivement de snacks et de produits ultra-transformés étaient plus susceptibles d'avoir des enfants agressifs, colériques et capricieux. Au contraire, faire le pari d'une alimentation saine a des effets bénéfiques sur le comportement social. Aux Pays-Bas, au sein de huit prisons, les détenus ayant bénéficié de repas plus riches en vitamines, minéraux et acides gras essentiels se sont montrés plus paisibles, et les incidents ont été réduits de 30 %. Cette nourriture malsaine a aussi un impact négatif sur la mémoire, ce qui traduit une altération de l'hippocampe, une région du cerveau indispensable à l'apprentissage et à la consolidation des souvenirs. Non seulement la carence en oméga 3 empêche notre corps de fabriquer de la matière grise, mais l'excès de sucre déclenche une réaction inflammatoire dans les tissus graisseux qui se propage ensuite dans tout l'organisme et atteint les neurones. Un phénomène qui nuit significativement aux fonctions mentales.

Le régime idéal

Pour prendre soin de vos méninges, il semblerait que le régime dit « méditerranéen » soit le plus efficace. Pour l'adopter, c'est très simple : il vous suffit de faire le plein de fruits et légumes frais, de légumineuses comme les pois chiches et les haricots, de poisson, d'oléagineux – amandes, noisettes – et d'huile d'olive. Ces aliments permettent une plus grande diversité du microbiote, les bactéries qui composent nos intestins, ce qui peut à la fois stimuler nos défenses immunitaires et nettement améliorer la dépression mentale. Les épices, utilisées traditionnellement dans la médecine ayurvédique indienne, pourraient également être utiles. Enfin, les fruits rouges, riches en polyphénols, ont la capacité de revigorer les neurones sur le déclin, ce qui prévient les troubles de la mémoire et préserve les facultés cognitives.

Pour aller plus loin, vous pouvez visionner le documentaire Bien nourrir son cerveau, de Raphaël Hitier, disponible sur Arte.tv/fr et sur la chaîne Youtube d'Arte.

Lauren Ricard
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