La mortalité infantile en hausse en France - Minizap Grenoble
Santé

La mortalité infantile en hausse en France

Depuis 2011, la mortalité infantile a augmenté dans l'Hexagone. Selon une étude de l'Insee parue en avril 2025, un enfant sur 250 meurt avant l'âge d'1 an en France. Un taux de mortalité supérieur à la moyenne de l'Union Européenne, qui elle, poursuit sa baisse.

C'est une tendance inquiétante en France. La mortalité infantile est en hausse depuis 2011. En 2024, ce taux était de 4,1 décès pour 1 000 naissances, contre 3,5 il y a quatre ans selon une récente étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Le gouvernement vient d'annoncer la création d'un registre sur la mortalité infantile pour tenter d'expliquer ce phénomène.

Les garçons et les jumeaux plus à risque

D'après l'étude de l'Insee publiée en avril 2025, cette surmortalité infantile est plus marquée chez les garçons que chez les filles. En moyenne sur la période 2004-2022, 4,1 % sont décédés avant 1 an, contre 3,4 % des filles. Les garçons présentent d'abord un risque plus élevé de complications à la naissance. L'enquête explique par ailleurs que leur système immunitaire est moins robuste, ce qui les rend plus vulnérables aux infections. Enfin, ils sont davantage touchés par les maladies génétiques.
Autre facteur de la surmortalité infantile : les accouchements multiples. Le risque de mourir avant 1 an est 5 fois plus élevé pour les jumeaux ou les triplés que pour les enfants seuls. Ils sont aussi davantage concernés par la prématurité qui est un facteur de risque supplémentaire : 51 %, contre 5 % pour les autres enfants.

L'âge mis en cause

L'Institut de la statistique s'est aussi intéressé à l'âge de la mère dans les cas de mortalité infantile. « À caractéristiques égales (sexe de l'enfant, âge du père, catégorie sociale, lieu de naissance et de résidence de la mère), le risque de perdre son bébé avant son premier anniversaire demeure plus élevé pour les mères très jeunes ou très âgées », détaille le rapport. Ainsi, de 2004 à 2022, près de 12 % des bambins dont la mère était âgée de 16 ans sont décédés avant l'âge d'1 an, contre 11,3 % de mortalité pour ceux dont la mère était âgée de 47 ans. Il s'agit des taux les plus élevés. En cause chez les plus jeunes : un mauvais suivi de grossesse, tandis que chez les plus âgées ce sont des pathologies préexistantes ou des anomalies congénitales qui interviennent. À noter que la tendance est la même pour les pères : le risque de perdre le bébé augmente avec des géniteurs très jeunes ou très âgés.

Des inégalités socio-économiques et territoriales

Ces travaux pointent également des disparités en fonction de la catégorie socio-professionnelle des mères. Ainsi, le taux de mortalité infantile est plus élevé pour les enfants d'employées, d'ouvrières et de femmes inactives. Chez les cadres, il atteint 2,2 %, contre 5,1 % pour les femmes inactives. En plus grande difficulté financière, ces dernières sont en effet en moins bonne santé que celles issues de CSP +. « Sur la période 2020-2022, à 35 ans, les femmes cadres ont une espérance de vie supérieure de 2 ans à celle des employées, de 3 ans à celle des ouvrières et de 7 ans à celle des inactives », détaille le rapport.
D'autres comportements expliquent aussi ces différences : la consommation de tabac. En 2016, 10 % des ouvrières et 7 % des inactives déclarent avoir fumé 10 cigarettes par jour ou plus au troisième trimestre de grossesse, contre 0,5 % des cadres. « De plus, les recours aux soins, notamment préventifs, sont moins fréquents et conduisent à un taux d'hospitalisation prénatale plus élevé pour les mères de milieu modeste », précise encore l'étude. Enfin, le taux de mortalité infantile est aussi lié au lieu de vie. Il est 2 fois plus élevé dans les DOM (8 %) qu'en France métropolitaine (3,5 %). En cause : la pauvreté et le développement de maladies, comme l'obésité, plus marqué qu'en métropole.

Des registres de naissance pour expliquer le phénomène

Interrogée à l'Assemblée nationale le 27 mars 2025 sur les enjeux de la politique familiale face à la baisse de la natalité, la ministre de la Santé Catherine Vautrin s'est également exprimée sur la surmortalité infantile. « Nous sommes en train de mettre en place les registres des naissances et de décès et le déploiement au niveau local de revue de morbi-mortalité de façon à regarder et étudier chacun des décès parce que c'est comme cela que nous pourrons apporter des réponses concrètes », a-t-elle déclaré. Comme l'explique la Haute autorité de santé (HAS), une revue de morbidité consiste à réaliser « une analyse collective, rétrospective et systémique de cas cliniques pour lesquels est survenu un événement indésirable associé aux soins ou toute complication inattendue qui a causé ou non (si arrêté à temps) un dommage aux patients. Cette analyse vise à permettre une réflexion générique sur les circonstances de survenue et sur d'éventuelles actions à mettre en œuvre pour éviter la récidive d'un tel événement ».

Marion Chaix
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