Santé

La révolution des pansements

Des premières compresses à la peau artificielle, en passant par les pansements liquides ou intelligents, les bandages destinés aux plaies ont subi une véritable révolution au fil des ans.

La peau est un organe vivant qui se compose de différentes couches superposées jouant des rôles complémentaires d'enveloppe protectrice, de capteurs ou d'isolant. En cas de brûlure, de coupure, de griffure ou, de manière plus chronique, d'ulcères ou d'escarre, elle laisse alors apparaître une plaie qui a besoin de passer par le processus naturel de cicatrisation pour se résorber. Or, si celui-ci s'enclenche rapidement, la reconstitution complète des tissus peut durer jusqu'à plusieurs années. Inventés il y a des siècles, les pansements ont donc été conçus pour protéger la plaie et accélérer ce processus. Et justement, ils connaissent de grandes avancées technologiques depuis quelques années. Tour d'horizon.

Des protections liquides

Adapté pour les crevasses des pieds ou des mains, les boutons de fièvre, les aphtes, les piqûres d'insectes ou les ongles abîmés, la technologie Filmogel du spécialiste Urgo avait, il y a déjà vingt ans, transformé le pansement en créant une version liquide visant à soulager, protéger et soigner ces maux du quotidien. Deux décennies plus tard, la start-up Cohésives s'est lancée dans le développement d'un autre pansement liquide, mais sous forme de gel qui se polymérise grâce à une lampe UV, afin de protéger et d'étanchéifier la plaie. La première mise sur le marché est envisagée pour 2025.

Des compresses intelligentes

Plus futuriste encore, le projet Biosensdress, financé par l'Institut Carnot MICA et achevé en 2022, a imaginé un pansement connecté. Il s'agit plus précisément de « membranes par electrospinning nanofibreuses [… qui réagiraient] avec le milieu biologique évoluant de la plaie pour donner des informations en temps réel de la bonne guérison de celle-ci », comme l'explique le site de l'Institut. Les résultats prometteurs obtenus en laboratoire ouvrent ainsi de nouvelles perspectives.
L'université de Stanford aux États-Unis travaille également sur un bandage combinant « stimulation électrique sans fil et biocapteurs » afin de surveiller la cicatrisation et guérir les plaies chroniques, comme elle l'a annoncé dans un communiqué paru fin 2022.
Le dispositif « One » de la société VistaCare Medical, déjà commercialisé auprès des hopitaux et cliniques, utilise, quant à lui, un caisson à placer autour de la plaie d'un membre inférieur mais sans contact direct avec la peau, qui contrôle l'environnement (température, oxygène, hygrométrie) pour accélérer la cicatrisation.

De la peau artificielle

À l'heure actuelle, les patients atteints de plaies sévères, tels que les grands brûlés, doivent se tourner vers des solutions thérapeutiques éprouvantes, risquées et coûteuses, comme l'auto-greffe. Pour pallier ce manque, le groupe Urgo, accompagné de partenaires qualifiés, a lancé en 2021 le projet de recherche Genesis, visant à développer de la peau artificielle. Considéré comme un enjeu de santé publique, ce programme, soutenu financièrement par l'État français, est décrit par ses créateurs comme un « véritable défi scientifique [qui] représente le rêve d'un grand nombre de chercheurs ».
Reconstituer artificiellement de la peau exige toutefois de recréer toutes ses fonctionnalités essentielles pour qu'elle puisse fermer les plaies complexes, tout en assumant « son rôle clé de protection vis-à-vis de l'environnement extérieur (micro-organisme, UV, agression mécanique comme les frottements) ». Les chercheurs de Genesis espèrent pouvoir « soigner les premiers patients d'ici 2030 ».

L'art ancestral de panser

Dans l'Égypte l'ancienne, il aurait été de coutume d'appliquer des baumes de miel, de graisse ou de la viande fraîche sur les blessures afin de protéger une plaie. Du vin, du vinaigre ou de l'huile auraient par la suite également été utilisés. Ce n'est cependant qu'au XIXe siècle qu'apparaissent les pansements. Une décennie après la découverte de Louis Pasteur qui a mis en évidence l'existence des germes infectieux, le médecin Alphonse Guérin aurait en effet développé un pansement ouaté vers 1870. Puis, au début du siècle suivant, le sparadrap adhésif voyait le jour. Les compresses ont depuis été bien modernisées, s'adaptant désormais à toutes les parties du corps, pouvant être sèches ou humides (pansements hydrocellulaires, hydrofibres, hydrocolloïdes…), s'inspirant de la propriété d'auto-guérison des embryons, utilisant des polymères ou encore des nanoparticules d'argent.

M.G
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