Orthosomnie, quand la quête du sommeil vire au cauchemar - Minizap Grenoble
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Orthosomnie, quand la quête du sommeil vire au cauchemar

Si bien dormir est essentiel pour la santé, chercher à tout prix à trouver le sommeil dans les meilleures conditions peut être contre-productif. Ce phénomène, appelé orthosomnie, touche de plus en plus d'individus, notamment séduits par les nouvelles technologies de bien-être liées à l'endormissement.

Au moment du coucher, chacun y va de sa petite astuce : lecture assidue de quelques pages d'un bon bouquin, scroller sur les réseaux sociaux même si on nous rabâche sans cesse qu'il ne faut pas d'écran avant de dormir ou encore méditation, tout est bon pour sombrer dans les bras de Morphée. Mais, ces dernières années, la prolifération d'outils connectés pour prendre soin de son sommeil a rendu certaines personnes obnubilées par le fait de bien dormir. C'est ce qu'on appelle l'orthosomnie, une quête obsessionnelle du sommeil parfait.

Une obsession du sommeil parfait

Comme l'orthorexie – qui est l'obsession de bien manger –, l'orthosomnie se définit comme le contrôle excessif du sommeil. Pas d'insomnies, pas de cauchemars, des cycles réguliers et des heures de repos suffisantes, cette chasse au sommeil optimal peut devenir particulièrement anxiogène et provoquer, à l'inverse, des problèmes d'endormissement ou des réveils nocturnes.
Ce phénomène, plutôt récent mais d'une ampleur toujours exponentielle, a récemment été décrit et étudié par l'Académie américaine de médecine du sommeil. Mais en 2017, une étude parue dans le Journal of Clinical Sleep Medecine évoquait déjà ce trouble en notant un « nombre croissant de patients recherchant un traitement pour des troubles du sommeil autodiagnostiqués, tels qu'une durée de sommeil insuffisante et l'insomnie due à des périodes de sommeil léger ou agité observées sur leurs données de suivi du sommeil. La corrélation déduite par les patients entre ces données du suivi du sommeil et la fatigue diurne peut devenir une quête perfectionniste du sommeil idéal afin d'optimiser la fonction diurne. »
Car il est vrai que l'orthosomnie peut être déclenchée, ou en tout cas exacerbée, par les nombreux appareils connectés existants sur le marché pour nous aider à dormir comme des bébés.

La promotion des technologies de bien-être en cause ?

Popularisés sur les réseaux sociaux, montres, bracelets et masques connectés, mais aussi couvertures lestées ou diffuseurs d'aromathérapie, nous promettent un sommeil de qualité et nous poussent à l'obsession. Les consommateurs sont désormais inondés d'options pour mieux dormir et la tentation est grande de céder à l'appel des publicités alléchantes, d'autant plus dans un contexte social ou personnel souvent anxiogène qui peut nous empêcher de dormir. La multiplication des trackers et autres applications de sommeil qui surveillent et analysent constamment nos données peut aussi engendrer un sentiment de pression pour atteindre des objectifs irréalistes, provoquant a contrario des troubles du sommeil parfois sérieux.
Enfin, les tendances du « sleepmaxxing » (toute astuce ou gadget qui aide à mieux dormir) qui pullulent sur les réseaux poussent certains à adopter des comportements loufoques : boire des cocktails de mélatonine et de magnésium avant de dormir, utiliser du scotch pour fermer sa bouche la nuit, éviter les liquides deux heures avant le coucher... le Net regorge de conseils peu avisés et souvent dangereux.

Une routine plus saine

En tous les cas, si vous souffrez de troubles du sommeil, le mieux est encore de consulter votre médecin car de nombreuses pathologies peuvent expliquer les réveils nocturnes ou les insomnies. Si vous souhaitez optimiser simplement votre endormissement, il est recommandé de privilégier les techniques de relaxation, telles que la méditation de pleine conscience ou encore les exercices de respiration profonde. Cette bonne habitude vous permettra, petit à petit, de chasser l'anxiété au moment du coucher et de favoriser le sentiment de calme. Investissez encore dans de la literie confortable et faites de votre chambre un cocon de douceur apaisant.
Si vous utilisez des outils connectés d'analyse et de suivi du sommeil, n'ayez pas d'attentes irréalistes et considérez-les plutôt comme une aide et non pas un guide absolu.

M.K
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