Aux confins de l'Europe et de l'Orient, la Crète est mythique à plus d'un titre et jouit d'une grande diversité, entre tradition et modernité, culture et nature, calme et frénésie.
Petite île pleine de charme de quelque 8 400 km2, la Crète est rattachée depuis plus d'un siècle à la Grèce, sans pour autant lui ressembler. En effet, ce berceau des mythes fondateurs a su garder son intégrité culturelle et sa singularité à travers son dialecte, sa musique, ses chants et ses danses. Parés pour le décollage ?
Flânerie crétoise
Que l'on plonge dans la mer ou dans l'Antiquité, la Crète sait se démarquer en offrant une multitude de vestiges et de paysages variés. À l'est, la région du Lassithi appelle à la tranquillité. Non loin de la vallée des Morts, épargnés du tumulte des grandes agglomérations, les villages de pêcheurs Agios Nikolaos et Kato Zakros sont à l'honneur. Au détour d'un verger, les maisons blanches s'enroulent autour d'une baie abritée, bordée de plages de sable blanc. Un parfum bien méditerranéen émane des coquettes rues piétonnes et des quais encombrés par quelques tables de restaurants.
Plus au nord, la presqu'île de Spinalonga renferme des trésors de civilisation dont une forteresse érigée par les occupants vénitiens à la fin du XVIe siècle, afin de protéger le port d'Elounda. Trois cents ans plus tard, le lieu fut transformé en léproserie pour accueillir les malades, venus ici pour être isolés et pris en charge.
L'île des Dieux
La découverte de la Crète se poursuit sur la côte de la mer de Libye, à l'ouest des Monts Astéroussias, là où Lentas pointe le bout de son nez. Cette charmante et minuscule station balnéaire offre aux adeptes de trekking des collines et des vallées, nichées entre criques et falaises. Bien qu'aride, le sol crétois est extrêmement fertile, ce qui permet aux insulaires de cultiver toutes sortes de fruits et légumes, ainsi que la mascotte de l'île : l'olivier !
Avant de rejoindre l'ouest de ce paradis terrestre, on fera une halte à Héraklion, qui est souvent le lieu d'arrivée des touristes. Beaucoup plus active que ses petites sœurs crétoises, la capitale frénétique oscille entre un arrière-pays constitué de vignobles et de sites antiques, et un goût prononcé pour les musées d'art moderne. En quête de vestiges antiques, les voyageurs s'arrêteront à quelques kilomètres de là pour visiter le palais de Cnossos, siège du célèbre roi Minos. À l'intérieur de cet édifice royal devenu un véritable musée, on peut encore admirer la salle du trône, un bassin lustral presque intact, les fresques des Dauphins et de nombreux autres joyaux historiques.
Pour couronner votre visite, le très beau musée archéologique d'Héraklion ouvre ses portes toute l'année, offrant de fantastiques fresques (la Tauromachie, Le Prince des lys, La Parisienne…), des statues (La Déesse des serpents, Le Voltige avec taureau...), les vases de Kamarès et le fameux disque en hiéroglyphes de Phaistos.
La dynamique de l'ouest
L'autre côté de l'île appelle également au voyage. Autrefois occupée par les Vénitiens et les Turcs, Réthymnon abrite aujourd'hui une ville populaire et commerçante, derrière des remparts qui témoignent de son passé mouvementé. À une vingtaine de kilomètres de là, vous ne pourrez manquer de visiter le monastère d'Arkadi, imposante forteresse à la façade néanmoins délicate. Datant du XVIe siècle, cette église orthodoxe aux influences romanes et baroques fut le théâtre de l'un des épisodes les plus sanglants et tragiques de l'histoire de la terre crétoise. Incarnation de la résistance héroïque du peuple insulaire à l'occupant ottoman lors du terrible siège d'Arkadi en 1866, elle reste aujourd'hui encore un lieu de pèlerinage.
Après ce bouillon de culture, qu'il est bon de flâner et de se perdre dans le dédale de rues de la Canée, souvent transcrit en Chania ou Hania !
Pour conclure ce séjour en beauté, il est grand temps d'aller crapahuter dans les magistrales gorges de Samaria, les plus profondes d'Europe. Terre de Zeus et haut lieu de la mythologie, ce site est bordé de parois rocheuses verticales parfois hautes de 600 m qui, à l'endroit le plus étroit, nommé « Les portes de fer », ne forment qu'un passage large de 3 à 4 mètres. Histoire de garder le meilleur pour la fin !
En pratique
Où loger.
Le séjour chez l'habitant est sans conteste le logement plus authentique et le moins onéreux. Cependant, si la promiscuité n'est pas votre tasse de thé, de petits appartements sont également à louer. À plusieurs, le prix s'avère plus intéressant qu'une chambre d'hôtel.
Se déplacer.
En quelques jours, il est difficile de joindre l'est et l'ouest de la Crète. Si vous restez plus d'une semaine sur l'île, louez une voiture ou une moto.
Renseignements.
Vous trouverez quelques informations sur les lieux phares en Crète sur le site de l'office de tourisme grec. http://www.visitgreece.gr/en/greek_islands/crete
