Jardin

Du trèfle blanc comme engrais vert

Séduit par le principe des engrais verts, M. I. a semé, en fin d'été, du trèfle sur les parcelles inoccupées de son potager afin de ne pas laisser le sol à nu durant l'hiver. À cause d'une petite erreur dans le choix de l'espèce, il risque de s'en souvenir longtemps... Erreur fatale !

Excellent trèfle

Le trèfle (Trifolium sp.) est une herbacée au feuillage caractéristique à trois folioles qui fait partie de la famille des fabacées. Il s'agit d'une légumineuse qui développe dans son système racinaire des symbioses avec certaines bactéries du sol, lui permettant de capter l'azote de l'air. Lorsque la plante meurt ou que son feuillage tombe, elle restitue au sol l'azote qu'elle contient. De plus, sa croissance est rapide et son feuillage est dense. Tout cela fait du trèfle un engrais vert très utile à la fois pour enrichir le sol, mais aussi pour le protéger du tassement et du lessivage lorsqu'il est en jachère.

Pas n'importe quel trèfle !

Cependant, il existe plusieurs espèces de trèfles qui n'ont pas toutes les mêmes caractéristiques. Le plus indiqué pour l'utilisation en engrais vert est le trèfle incarnat (Trifolium incarnatum), dont le cycle végétatif est annuel, ce qui permet de le semer en fin d'été et de le faucher définitivement au début du printemps. Rustique jusqu'à -15 °C, il protège le sol de l'impact des gouttes de pluie durant tout l'hiver grâce à la densité de son feuillage. Les autres espèces de trèfles vivaces et invasives (blanc ou violet) sont à en revanche éviter.

Horreur, malheur !

En semant du trèfle blanc (Trifolium repens) dans son potager, M. I. a donc commis une grosse erreur. Comme son nom latin l'indique, il s'agit d'une espèce rampante, qui se propage inexorablement grâce à des rhizomes puissants. De plus, le fauchage de printemps ne le tue pas et l'enfouissage par labour ne fait qu'accélérer son expansion ; chaque petit fragment de rhizome permettant le départ d'une nouvelle touffe. Depuis deux ans M. I. s'évertue à s'en débarrasser par pénible désherbage manuel.

Benoit Charbonneau