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TousAntiCovid, un code-barres sécurisé comme pass sanitaire

L'application TousAntiCovid, outil mis en place par le gouvernement français dans le cadre de la lutte contre la pandémie, se mue, au gré d'une mise à jour, en pass sanitaire numérique. Grâce à un système proche du QR code, le Datamatrix, il sera possible de montrer que l'on a réalisé un test PCR récent ou que l'on a été vacciné. Mode d'emploi.

Pointée du doigt pour ses lacunes, ses bugs et ses défauts de conception, l'application TousAntiCovid, sortie initialement sous le nom StopCovid, a connu un lancement chahuté. Cet outil numérique, qui devait occuper une place centrale dans l'arsenal de lutte contre l'épidémie de coronavirus, n'a pas convaincu le grand public. Le gouvernement a acté cet échec et lancé une seconde version mieux pensée. Les informations que l'on y trouve désormais sont plus nombreuses et plus précises. De l'évolution des chiffres des contaminations au nombre de vaccinés, en passant par la proportion des variants et le taux de positivité ou encore le taux d'occupation des lits de réanimation, l'application est un tableau de bord très informatif sur la situation hexagonale. Bien sûr, le système d'alerte reste au cœur de TousAntiCovid : en se déclarant positif ou cas contact via l'appli, on prévient tous ceux avec qui on a été en contact récemment. Petit à petit, le dispositif trouve son rythme de croisière. Selon les chiffres officiels, près de 15 millions de personnes ont téléchargé et activé l'application depuis le 2 juin dernier, date de sortie de la version revue et corrigée.

Pass sanitaire

Via la nouvelle fonctionnalité « Carnet », il est désormais possible de prouver que l'on a récemment passé un test PCR via l'application. Fin mai ou début juin, il sera également possible de prouver de la sorte que l'on s'est fait vacciner. L'objectif est de favoriser les procédures administratives, lors des voyages, par exemple. Concrètement, lorsqu'une personne est testée (ou vaccinée), les informations sont envoyées au fichier central SI-DEP qui sert de grande base de données pour suivre l'évolution de l'épidémie, tracer les individus infectés ou encore évaluer la politique vaccinale. Depuis le 19 avril, les résultats négatifs des tests sont authentifiés avec une signature électronique sous forme d'un code Datamatrix. Il en ira de même, donc, pour les certificats de vaccination. Ce code est ensuite disponible en quelques clics sur l'application, présentable à toute autorité qui en ferait la demande, comme un poste de contrôle dans un aéroport.

Datamatrix, l'autre QR code

Les automobilistes connaissent bien ce code-barres en 2D, puisqu'il s'affiche déjà sur les avis de contravention. Il ne faut pas confondre le Datamatrix et le QR Code. Les deux protocoles sont assez proches, mais leurs caractéristiques techniques diffèrent. Le QR code, reconnu par la grande majorité des smartphones, contient davantage d'informations puisqu'il peut intégrer jusqu'à 4 296 caractères alphanumériques contre 2 335 pour le Datamatrix. Ce dernier est en revanche plus dense : il a besoin de moins de surface pour afficher la même quantité de données. En conséquence, il prend moins de place. C'est pour cela qu'il est souvent préféré à son homologue dans le cadre de protocole logistique. On retrouve le Datamatrix sur les boîtes de médicaments, par exemple. Pour l'ANTS, l'Agence nationale des titres sécurisés, qui gère, entre autres, les contraventions, le cahier des charges autorisait l'impression de codes allant de 58 mm à 16 mm de côté. Une surface plus appropriée au Datamatrix qu'au QR code. Le protocole Datamatrix fait preuve d'une robustesse certaine. « L'avantage d'un tel dispositif est qu'il est infalsifiable et offre une rapidité de lecture lors des contrôles », a expliqué Cédric O, secrétaire d'État à la Transition numérique et aux Communications électroniques lors de la présentation de la fonctionnalité. « Il n'y a pas d'obligation à l'avoir, cela ne fait que numériser dans des conditions plus simples des documents qui représentent une contrainte administrative pour voyager », a tenu à préciser le secrétariat d'État, afin de tenter de désamorcer toute flambée du débat sur un éventuel passeport vaccinal obligatoire.