Santé

La ventouse, l'accessoire bien-être revenu d'un autre temps

Toujours plus tournée vers le naturel, la médecine opère encore une fois un voyage dans le temps en remettant les ventouses sur le devant de la scène. Ces petites cloches en verre, utilisées depuis l'Antiquité, promettent de soulager de nombreux maux, sans pour autant convaincre la communauté scientifique.

À l'ère où la santé se veut de plus en plus naturelle, la ventouse fait un retour en trombe et retrouve toutes ses lettres de noblesse. Thérapie manuelle d'une époque ancestrale, tombée en désuétude au fur et à mesure des progrès de la médecine, elle séduit à nouveau tous ceux en quête de bien-être. Mais les bienfaits avancés par ses adeptes sont largement décriés par le corps scientifique. Alors, méthode de charlatan ou véritable médecine alternative ? Voici quelques éclaircissements.

Une méthode ancestrale

Déjà plébiscitée par Hippocrate, le père de la médecine, la technique des ventouses a traversé les siècles. Très populaire chez les Romains, les Grecs et les Égyptiens, elle était utilisée pour venir à bout des douleurs dorsales, musculaires et des troubles respiratoires. Son succès perdure jusque dans les années 50, où elle est encore enseignée aux infirmières.
Après la Seconde Guerre mondiale et l'avènement de traitements de pointe tels que les antibiotiques, les ventouses sont peu à peu délaissées, alors considérées comme une solution trop empirique. Seule la médecine chinoise continue d'en faire les louanges.

Comment ça marche ?

Si cette thérapie manuelle retrouve aujourd'hui une seconde jeunesse, la technique n'a pas changé. Les ventouses s'utilisent à chaud ou à froid. La première méthode consiste à provoquer un vide d'air à l'intérieur de la ventouse, grâce à un brûlot, avant de la positionner sur la peau. À froid, on l'applique simplement par mécanisme d'aspiration manuelle. Certains praticiens optent encore pour l'alternative scarifiée, qui consiste à griffer légèrement la peau avant de poser la ventouse.
Dans tous les cas, les effets sont les mêmes : la peau remonte à l'intérieur de la ventouse et l'ensemble des tissus est mobilisé. L'aspiration entraîne alors un afflux de fluides corporels, comme le sang ou la lymphe. Une action dépurative et antalgique est enclenchée, permettant de libérer les tissus de leurs toxines et d'apaiser les douleurs.
La thérapie des ventouses est indolore, même si elle peut être un peu désagréable au début, mais elle laisse en revanche des traces rouges qui disparaissent au bout de quelques jours.

Des bienfaits à relativiser

Pour les adeptes de cette technique ancestrale, les bienfaits sont nombreux : amélioration de la circulation, pouvoir décongestionnant, élimination des toxines, soulagement des affections musculaires, cardiovasculaires et respiratoires comme l'asthme ou les bronchites, mais aussi des pathologies dermatologiques ou neurologiques comme les migraines et la dépression.
Mais à l'heure où les médecines dites naturelles ont de plus en plus le vent en poupe, certaines, comme celle des ventouses, hérissent le poil du corps médical.
Beaucoup condamnent ces pratiques dont la science n'a pas vraiment prouvé les avantages. Une centaine d'études menées sur cette thérapie particulière ont en effet observé que les bienfaits préalablement cités n'ont jamais été certifiés. Certains protocoles scientifiques reconnaissent tout juste que la pose des ventouses peut diminuer les douleurs musculaires. C'est sans doute la raison pour laquelle les sportifs se laissent facilement tenter par cette méthode qui leur permettrait de récupérer plus vite et de soulager leurs blessures.

M.K