L'hémérocalle est une plante vivace à la floraison flamboyante qui se propage au fil des ans en touffes de plus en plus larges. Du début de l'automne à la sortie de l'hiver, il est facile de les diviser, à la fois pour multiplier la plante, mais aussi afin de maintenir son impressionnante floribondité.
On le sait peu, mais les boutons floraux d'hémérocalles sont comestibles, croquants et délicieusement acidulés. Oui mais voilà, entre la fleur et le bouton, il faut choisir. Comme disent les Italiens : « On ne peut pas avoir le tonneau plein et la femme ivre ». Ouh là… pas très #Metoo ce proverbe.
Un beau brin de fleur
La « vivace idéale », voilà un surnom vernaculaire qui en dit long sur la capacité de l'hémérocalle à fleurir en abondance et majesté, sans nécessiter pour autant énormément de soins poussés. En fin de printemps ou en été selon les variétés, ses grandes fleurs colorées à dominante généralement orangée se succèdent sans discontinuer durant près d'un mois. En quelques années, une fois que les touffes se sont bien élargies, les floraisons deviennent massives et spectaculaires.
Prise d'embonpoint
Vivace pur jus, l'hémérocalle disparaît de la surface du sol avec l'arrivée des premiers froids, pour passer l'hiver à l'abri dans le sol, avant de renaître au printemps suivant. Campée sur des grosses racines tubéreuses gorgées d'eau et de nutriments, elle se propage au fil du temps en cercles concentriques par l'émission de jeunes rejets périphériques. Cette capacité de propagation tend à densifier les touffes et donc les floraisons. Mais c'est aussi un inconvénient car au bout de cinq à six ans, la promiscuité des rejets nuit à la floraison qui commence alors à marquer le pas. C'est la raison pour laquelle il est recommandé de diviser régulièrement les mottes.
Division en cours
Pour cela, durant le repos végétatif de la plante, on s'arme d'une bêche que l'on enfonce profondément dans la touffe afin de marquer successivement les quatre côtés d'un carré. Une fois bien découpés, il suffit de baisser le manche vers le sol pour faire ressortir une motte compacte de rejets. Avant toute chose, il convient de finir le travail en comblant le trou laissé dans la touffe par plusieurs pelletées de terreau, ou mieux, de compost. Un arrosage rapide permet de tasser naturellement le substrat. Le tour est joué et la touffe reprendra rapidement possession de la surface vacante.
On replante ou on repique
La motte excavée est constituée, selon sa taille, de plusieurs dizaines de rejets aptes à fleurir dès le printemps suivant. Il est possible de la replanter telle quelle dans un large trou rempli de terreau. C'est le plus rapide et le plus simple. Cela dit, on met alors en place une touffe déjà très dense et donc moins florifère. Mais il est aussi possible de détricoter chaque rejet afin de les disséminer ou de les disposer de manière plus subtile. Cette opération, plus longue et minutieuse, offre l'opportunité de replanter directement chaque rejet en terre, ou bien de les repiquer dans des godets individuels à offrir à vos amis ou échanger au printemps sur un stand de foire aux plantes.
Petite cosmétique d'usage
La récupération individuelle des rejets nécessite une opération d'habillage qui consiste à réduire la longueur du rhizome à trois ou quatre centimètres, tout en conservant un maximum de radicelles. Évidemment, il n'y a pas besoin de toucher le feuillage puisqu'en cette saison, il n'y en a pas, la plante se présentant uniquement sous l'aspect d'un bouton en dormance qui reprendra sa croissance au printemps.
Le lys d'un jour
Les fleurs d'hémérocalles sont éphémères et n'apparaissent que le temps d'une journée. C'est leur succession ininterrompue qui étale la durée de la floraison sur près d'un mois.
