Pourquoi les jeunes pousses de mon érable du Japon ont gelé au début du mois d'avril dernier, alors qu'il s'agit d'un arbre rustique et que j'avais en plus paillé son pied ?
Vous faites allusion à l'épisode de gelées noires qui a eu lieu en France entre le 5 et le 8 avril dernier. Il a fait énormément de dégâts dans les cultures et les vignes, au point que l'État a dû mettre en place le régime de calamité agricole. Un gel vif est venu frapper tardivement des végétaux sortis de leur dormance hivernale, au moment de leur première poussée de sève. Dans les jardins aussi, de nombreuses plantes ont été touchées.
Des rustiques gélifs ?
Tous les végétaux dits « rustiques » qui ont souffert du gel sont ceux qui étaient en fleurs (pauvres glycines…), avaient de jeunes fruits immatures (pitoyables cerisiers…) ou dont les jeunes feuilles venaient de naître, comme ce fut le cas pour votre érable. Ces pousses fragiles, irriguées par une sève très liquide, n'ont pas résisté à ce froid tardif qui a fait éclater leurs tissus. La même chose est arrivée aux catalpas, kakis, kiwis ou aux frênes qui sont pourtant parfaitement capables d'endurer, durant leur repos végétatif, des températures très inférieures. Mais une fois que leur végétation est lancée, ils sont plus fragiles, même si leur survie est rarement menacée. Les plantes réagissent vite en émettant de nouveaux bourgeons à feuilles, mais la production de fruits ou de fleurs est généralement compromise.
Paillage pour rien
Le paillage que vous avez mis au pied de votre érable dont la rusticité avoisine les – 15 °C n'a servi à rien, le gel n'ayant fait souffrir que l'extrémité des parties aériennes. Un voile d'hivernage, qui permet de gagner quelques petits degrés et de briser les effets du vent glacial, aurait sans doute été plus efficace pour protéger le feuillage. Le paillage sert plutôt à isoler le sol au-dessus des mottes et des souches de vivaces gélives ou d'arbustes frileux, que le froid, selon son intensité, risque de tuer à cœur.