Tailler la santoline : dans quel but et comment faire ? - Minizap Vallée de l'Arve
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Tailler la santoline : dans quel but et comment faire ?

L'increvable santoline dont la faculté à résister à la sécheresse, à la chaleur, aux sols ingrats et au froid inspire le respect, se taille après son odoriférante floraison de fin de printemps ou d'été. Pour quoi faire ? Garder à ce joli petit coussin fleuri la forme compacte qui lui sied si bien.

Plus qu'avec les yeux, c'est avec le nez que l'on reconnaît à coup sûr la santoline. Son odeur caractéristique, puissante, camphrée, poivrée, en un mot inimitable, lui tient lieu de carte d'identité. Cela dit, n'est pas thym ou romarin qui veut : son goût est détestable. Parfumée oui, aromatique non !

Un bien bel emblème

Bien qu'il existe des espèces à feuilles vertes (Santolina virens) ou à fleurs blanches (S. neapolitana), la santoline la plus commune, également appelée santoline « petit-cyprès » (Santolina chamaecyparissus) a le feuillage grisonnant typique des plantes méditerranéennes et arbore des fleurs jaunes. Quand, entre la fin mai et le début juillet (selon les climats), celles-ci apparaissent par centaines en petits boutons veloutés jaunes sur fond de tapis argenté, le spectacle est saisissant. Pour autant, son port en coussin tapissant typique, pour ne pas dire emblématique, n'est lui, uniquement dû à l'intervention humaine.

Une taille de bas étage

En effet, lorsqu'elle est livrée à elle-même, c'est-à-dire à l'état naturel, la santoline s'élève sur ses petits troncs d'arbrisseau à près d'un mètre cinquante de hauteur. Elle perd alors son port compact si charmant et, en se dégarnissant irrépressiblement de sa base, laisse apparaître ses tiges dénudées. Prenant des airs de grande dégingandée, la plante s'ouvre et son aspect, certes noble mais vieillissant, n'est pas pour plaire à tout le monde.

Allons-y franchement

Pour la tenir à son rôle de coussin fleuri, il est donc important de tailler la santoline chaque année, après la floraison. L'élimination des fleurs fanées suffit à empêcher le vacillement des hampes florales sous le poids des fleurs, et à conserver un feuillage dense campé sur une boule bien compacte. Mais il est plus judicieux de pratiquer une taille sévère sur une dizaine de centimètres de profondeur, y compris en largeur, à l'aide d'une cisaille bien affûtée afin de rabattre franchement la plante et de compenser sa croissance annuelle.

Rien ne se perd

Les nombreux rémanents issus de ces tailles généreuses peuvent être utilisés pour pratiquer des boutures. Il faut alors agir immédiatement, juste après la taille, et placer dans un godet rempli de terreau humide des tiges d'une dizaine de centimètres, que l'on aura pris soin de dénuder sur leur partie inférieure et de raccourcir de leurs fleurs. Les restes de feuilles et de fleurs broyées pourront être utilisés en guise d'insectifuge : soit en petits sacs antimites à placer dans les armoires et les tiroirs, soit préparés en infusion (100 g / litre d'eau) que l'on pulvérisera sur les plantations infestées de pucerons et autres joyeux ravageurs.

L'option haute

Il faut avoir vu une grande santoline laissée libre de sa croissance, altière et volumineuse, pour en mesurer l'inattendu potentiel esthétique. Portée par des petits troncs ligneux dont l'écorce se desquame en lambeaux décoratifs, elle peut former, avec un brin d'imagination et beaucoup de savoir-faire, de majestueux niwakis. Charge au jardinier et à la jardinière de savoir étager les coussins de ce bonsaï géant à différentes hauteurs. Toutefois, la taille des fleurs fanées s'impose a minima pour préserver la densité foliaire de chacun des nuages.

Et le rabattage ?

À l'inverse de la lavande, la santoline supporte les tailles sévères avec un flegme tout britannique. Il ne faut donc pas hésiter à la rabattre jusqu'au bois lorsque le besoin s'en fait sentir. Elle n'en repartira que de plus belle !

Benoit Charbonneau
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