The Rogue traverse l'univers chargé d'histoire de Prince of Persia comme une étoile filante inattendue, surgissant peu après The Lost Crown et dans une période délicate pour Ubisoft. Ce nouvel opus, confié à Evil Empire – artisans déjà responsables du succès de Dead Cells – ose la greffe du roguelite à la formule bien connue des joueurs. Une opération risquée tant la concurrence dans le genre est féroce. Pourtant, loin de se contenter d'aligner les codes attendus, le titre brille par sa maîtrise des mécaniques : chaque mort ramène à l'Oasis, hub central où s'élaborent des stratégies et où se débloquent armes, outils et médaillons aux effets variés. L'alchimie entre synergie d'équipement, encouragement à la prise de risques et progression permanente réussit à donner du corps et du rythme à une structure répétitive par nature. Si la variété des ennemis et des armes aurait gagné à être plus étoffée, la fluidité des enchaînements acrobatiques, portée par une direction artistique éclatante inspirée des BD franco-belges et une bande-son mêlant orient et électro, bâtissent une atmosphère rare. Une bien belle surprise.
The Rogue Prince of Persia, PC, 30 €