Alors que le débat public se concentre sur la suppression de deux jours fériés, proposée par le Premier ministre François Bayrou, la perspective d'une semaine de 4 jours semble encore s'éloigner. Selon le baromètre de l'économie AGPI, Challenges et BFM Business, près de 77 % des actifs français étaient pourtant favorables à son instauration en 2024. Une étude parue dans la revue Nature Human Behavior le 21 juillet 2025 confirme en outre que ce planning concentré s'avère bénéfique pour la santé physique et mentale des salariés.
Moins de fatigue, plus d'efficacité ?
L'expérimentation de la semaine de 4 jours sans baisse de salaire a été menée sur 6 mois auprès d'environ 2 900 salariés de 141 entreprises et organisations, situées dans 6 pays anglo-saxons (Australie, Canada, États-Unis, Irlande, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni). Les employés, dont le temps de travail a réduit de 5 heures en moyenne, ont été soumis à un questionnaire au bout de 2 semaines, puis à la fin de l'expérience. Résultat : moins de fatigue et de troubles du sommeil, tandis que ceux dont le temps de travail a diminué de 8 heures ou plus témoignent d'un moindre épuisement au travail. Aucun changement en revanche du côté du groupe test, constitué de 290 salariés au sein de 12 entreprises américaines fonctionnant sur 5 jours. Les auteurs de l'étude relèvent ainsi que « dans l'ensemble, les travailleurs se sentaient plus satisfaits de leur rendement au travail et ont déclaré une meilleure santé mentale après 6 mois ».
Si la productivité des salariés n'a pas été évaluée de manière substantielle, près de 90 % des entreprises ont conservé ce fonctionnement un an après l'expérience. Les chercheurs soulignent cependant que leurs résultats sont difficilement généralisables, puisqu'il s'agissait d'organisations volontaires, de taille relativement petite et toutes situées dans des pays à hauts revenus. Certains secteurs pourraient en outre moins se prêter à la semaine de 4 jours sans baisse de production.