Mauvaise pour la ligne, trop riche en sucres ou encore incompatible avec une alimentation sans gluten : bien qu'elle soit appréciée d'une grande majorité des Français, la pomme de terre souffre encore de nombreuses idées reçues. Réduisons-les… en purée !
Rôtie, farcie, frite, en gratin, vapeur, sautée… Difficile de faire plus versatile que la pomme de terre, et pourtant, ce tubercule revient de loin ! Si les populations des Andes la cultivent depuis des milliers d'années, la pomme de terre est d'abord boudée lors de son arrivée sur le continent européen, où on la relègue à l'alimentation des animaux. Il faudra attendre la fin du XVIIIe et l'acharnement d'un certain Antoine-Augustin Parmentier – oui, comme le hachis –, apothicaire convaincu de ses bienfaits, pour que la pomme de terre soit finalement reconnue comme comestible. Et bien qu'aujourd'hui, plus de 2 Français sur 3 en mangent au moins une fois par semaine, les idées reçues sur la patate vont bon train… On fait le point sur les plus courantes.
Idée reçue n°1 : les pommes de terre font grossir
Cette fausse croyance a la dent dure, mais la patate est tout à fait compatible avec une alimentation équilibrée. Interrogée par le Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), la diététicienne Nathalie Majcher, fondatrice du blog DocteurBonneBouffe, précise ainsi que « la pomme de terre est peu calorique, pauvre en matière grasse et riche en eau, à hauteur de 78 % ».
Ce féculent peut même être un allié lorsqu'on cherche à perdre du poids. « En effet, intégrée à une assiette équilibrée avec des protéines, des légumes et du bon gras, elle rassasie grâce à sa richesse en amidon et en fibres, ce qui permet d'éviter les fringales entre les repas », poursuit la spécialiste. Évidemment, cela vaut pour les pommes de terre cuites vapeur, à l'eau ou au four, beaucoup moins pour les gratins, les chips ou les frites…
Idée reçue n°2 : la peau ne se mange pas
Quel dommage ! Manger les patates sans leur peau vous impose non seulement d'être de corvée d'épluchure, mais vous prive également de nombreux nutriments : vitamines C et B6, cuivre, potassium, magnésium, fibres… Les pommes de terre doivent cependant être lavées avec soin avant consommation. On peut également privilégier des produits issus de l'agriculture biologique pour limiter les risques d'exposition aux pesticides. Et si la peau n'est tout simplement pas à votre goût, pourquoi ne pas la recycler ? Assaisonnées et passées au four, les épluchures font d'excellentes chips.
Enfin, si une partie de la peau a verdi, il faut effectivement s'abstenir de la manger. C'est le signe que de la solanine, une substance toxique, s'est développée au contact de la lumière. Il convient alors de retirer la partie touchée avant consommation. À savoir : la pomme de terre se conserve donc dans l'obscurité, mais aussi au sec et au frais, pour retarder l'apparition des germes.
Idée reçue n°3 : pâtes ou patates, c'est pareil
Les deux sont certes des féculents et constituent la base de l'alimentation de bon nombre de Français, représentant 8 kg par personne et par an pour les premières contre 20 à 25 kg en frais pour les secondes. Mais la pomme de terre se distingue par son profil nutritionnel et par son absence de gluten ! Elle est donc tout à fait adaptée en cas d'intolérance.
Ces deux aliments sont en outre évités par les personnes qui surveillent leur glycémie ou sont sujettes au diabète. Il faut toutefois tenir compte du mode de préparation des patates, qui modifie leur indice glycémique (IG) : plus la cuisson est longue, plus ce dernier grimpe. Pour réduire leur impact, on peut autrement les laisser refroidir après cuisson. De cette manière, on fait augmenter leur quantité d'amidon résistant et baisser leur IG.


