Que ce soit dans le domaine familial, pour un motif environnemental, une cause solidaire ou encore pour prendre en considération le bouleversement des règles et de la ménopause, différents types de congés pas toujours bien identifiés peuvent être sollicités par les salariés.
Si la loi octroie aux salariés un minimum de cinq semaines de congés payés pour une année complète de travail, bon nombre de circonstances particulières peuvent nécessiter de se mettre en off. Entre dispositifs légaux méconnus et initiatives de certaines entreprises à l'avant-garde, voici un petit tour d'horizon de jours de repos spécifiques que vous pouvez peut-être demander…
Au registre familial
La plupart des congés légaux ciblant les événements familiaux sont évidemment bien identifiés, qu'il s'agisse de l'arrivée d'un bébé ou de jours prévus pour un mariage, un décès ou un enfant malade. Mais connaissez-vous le congé dédié à l'annonce du handicap d'un enfant ? De façon symbolique, la loi octroie en effet 5 jours aux parents pour digérer la nouvelle, sans perte de rémunération. Cette mesure a d'ailleurs été étendue à certaines pathologies chroniques (diabète, mucoviscidose, sclérose en plaques, etc.) et cancers depuis 2021.
Non indemnisés par l'employeur mais donnant droit à une allocation de la Caisse d'allocations familiales, le congé parental d'éducation peut quant à lui s'étendre sur 1 an renouvelable 2 fois pour s'occuper d'un nouveau-né, tandis que le congé de proche aidant (3 mois renouvelables jusqu'à 1 an) permet de s'occuper d'une personne handicapée, âgée ou en perte d'autonomie. Même mécanisme avec le congé de présence parentale qui prévoit une réserve de 310 jours à utiliser en fonction des besoins dans la limite de 3 ans par les parents d'un enfant gravement malade ou handicapé.
Citons enfin le dispositif du don de jours de repos de collègues envers un collaborateur dont l'enfant est très malade ou qui vient en aide à un proche handicap, âgé ou en perte d'autonomie.
Des droits pour les femmes
Au registre féminin cette fois, la législation prévoit un arrêt de travail indemnisé sans jour de carence en cas d'interruption médicale de grossesse (IMG) ou d'interruption spontanée de grossesse (fausse couche). En revanche, rien n'est encore prévu en matière de santé gynécologique. Heureusement, de récentes initiatives font bouger les mentalités ! En effet, certaines entreprises accordent des jours de congé aux salariées souffrant de règles douloureuses, comme la société coopérative La Collective, Louis Design, l'agence Média Monks Paris ou tout récemment Solimut Mutuelle qui a annoncé le déploiement d'un congé rémunéré pouvant aller jusqu'à 13 jours par an sur présentation d'un certificat médical à partir du 28 mai 2025. Une dizaine d'universités ont aussi mis en place un dispositif similaire pour leurs étudiantes depuis 2024.
Du côté des communes, la ville de Saint-Ouen octroie un congé spécifique à ses agentes souffrant de règles douloureuses ainsi que d'endométriose depuis 2023, tandis que la métropole de Strasbourg expérimente un « congé de santé gynécologique » de 13 jours par an intégrant en plus les symptômes liés à la ménopause depuis septembre 2024.
Pour une juste cause
Afin de valoriser l'engagement des travailleurs pour des causes importantes, la législation permet de prendre un congé de solidarité internationale (CSI) pour participer à une mission d'entraide à l'étranger pour une durée maximum de 6 mois. Cette absence n'est pas rémunérée mais le poste est préservé.
Côté environnemental cette fois, tout le monde connaît le forfait mobilités durables visant à prendre en charge les frais de trajet domicile-travail des salariés qui utilisent un transport écologique. Mais avez-vous entendu parler du congé de « temps de trajet responsable » ? Ces 2 jours de repos, divisibles en demi-journées, ont été mis en place par l'entreprise Ubiq pour récompenser les employés qui choisissent un moyen de locomotion moins polluant que la voiture ou l'avion pour leurs déplacements personnels, comme l'a rapporté un récent article de France Travail. Le trajet effectué doit être d'au moins 6 heures, preuve à l'appui, et réalisé en train, bus, covoiturage, bateau ou même vélo.
Le conseil : consultez votre convention collective et renseignez-vous auprès de votre employeur pour savoir à quels congés vous avez droit.