Économistes, philosophes et autres ingénieurs ont depuis longtemps théorisé différentes lois sur la gestion de notre temps qui peuvent être utilisées à l'échelle individuelle pour améliorer notre efficacité au travail au quotidien.
Comme le disait Balzac, « le temps manque pour tout ». Ce n'est toutefois pas immuable ! De nombreuses lois de gestion du temps et des priorités permettent d'optimiser ses journées de travail, afin d'être plus productif. On passe en revue les plus connues.
Loi de Parkinson : poser des limites
C'est en 1955 que l'historien britannique Cyril Northcote Parkinson expose dans The Economist ce qui est devenu la célèbre « loi de Parkinson » à savoir que « le travail s'étend de façon à occuper tout le temps disponible pour son achèvement ». Ainsi, des études ultérieures ont confirmé que plus on donnait de temps aux participants pour effectuer une tâche, plus ils l'utilisaient sans pour autant obtenir un meilleur résultat.
Pour contrer cette tendance naturelle à traîner, il est recommandé d'élaborer une to-do list en début de journée ou la vieille, et de s'y tenir. De façon générale, il est important de vous fixer des deadlines réalistes et de vous contraindre à les respecter.
Loi de Carlson : éviter les interruptions
Toujours dans les années 50, l'économiste suédois Sune Carlson s'interroge sur l'influence des éléments perturbateurs sur une journée de travail à travers son livre Executive behaviour. Sa conclusion : les interruptions à répétition (toutes les 20 minutes en moyenne pour un cadre selon l'auteur) nuisent à notre concentration et donc à notre efficacité. Un phénomène d'autant plus exacerbé avec les innombrables moyens de sollicitations modernes ! Il faut donc savoir limiter ces perturbations pour pouvoir effectuer sereinement ses tâches. Plutôt que de cliquer sur chaque e-mail, prévoyez par exemple de les trier deux fois par jour. Pensez aussi à mettre en sourdine les notifications des réseaux sociaux et utilisez le mode « non disponible » sur le tchat interne de votre entreprise.
Loi d'Illich : s'accorder des pauses
Votre concentration sur votre tâche ne doit pas vous empêcher de vous aérer l'esprit ! Si Anne-Robert-Jacques Turgot a été le premier à décrire les rendements décroissants d'une production dès le XVIIIe siècle, c'est Ivan Illich, un penseur autrichien connu notamment pour sa violente critique du système éducatif, qui a théorisé la « loi de l'acharnement inefficace » selon laquelle : « Au-delà d'un certain seuil, l'efficacité humaine diminue jusqu'à devenir négative. » En clair : à partir d'un certain nombre d'heures à travailler, on constate une baisse significative de la productivité. C'est pourquoi il est impératif de s'accorder des pauses régulières mais aussi de privilégier les tâches les plus prenantes au moment où vous êtes le plus efficace.
Loi de Laborit : commencer par le plus dur
Ce besoin de priorisation des projets est à mettre en rapport avec la loi de Laborit, théorisée dans les années 70 par le neurobiologiste français du même nom. Son constat est que notre cerveau nous pousse naturellement vers ce qui nous fait plaisir, tout en évitant au maximum ce qui nous déplaît. Face à une pile de dossiers indigestes, on a donc tendance à commencer par le plus simple et à repousser le plus complexe ou le plus ennuyeux, ce qui est contreproductif ! À l'inverse, obligez-vous à traiter d'abord ce qui vous rebute le plus !
Loi de Murphy : garder une marge
Qui ne connaît pas la « loi de l'emmerdement maximum » ! C'est à la fin des années 40 que l'ingénieur aérospatial américain Edward Murphy a réalisé cette observation que « tout ce qui est susceptible de mal tourner va mal tourner ». Rapporté à la gestion du temps, cela signifie que « tout prend plus de temps que vous ne le pensez ». Pour éviter de vous retrouver pris de court dans votre travail, il est donc prudent de prévoir des marges de manœuvre systématiques dans votre planning afin de faire face aux aléas !
Loi de Pareto : se concentrer sur l'essentiel
Vilfredo Pareto, un économiste et sociologue italien de la fin du XIXe siècle, est notamment connu pour sa loi de distribution ou « la loi des 80 – 20 ». Cette règle statistique s'applique à de multiples domaines. Ainsi, 20 % de la population détiennent 80 % des richesses, 80 % des recettes fiscales proviennent des cotisations de 20 % des citoyens imposables ou encore que 80 % du chiffre d'affaires d'une entreprise est généré par 20 % de ses clients. Plus globalement, il s'agit donc de dire que pour un phénomène donné : 80 % des résultats proviennent de 20 % des causes. Appliquée à la sphère professionnelle, cette loi nous incite à hiérarchiser nos priorités pour se concentrer sur l'essentiel, autrement dit sur les tâches à forte valeur ajoutée.


