Les périodes caniculaires qui se multiplient d'année en année font terriblement souffrir les jardins. Elles sont encore plus difficiles à supporter pour les plantes en pot. C'est donc d'abord à elles qu'il faut penser en cas de fortes chaleurs.
« C'est pas juste ! », dit le rosier en larmes, cloîtré dans l'exiguë fournaise de son pot, sous la chaleur écrasante de l'été caniculaire. « Les autres plantes du jardin ont la possibilité d'étendre leurs racines dans les profondeurs du sol où elles peuvent tenter de trouver un peu d'humidité pour s'hydrater. Tandis que moi, prisonnier dans ma cellule à ciel ouvert, je ne peux rien faire pour me défendre contre les assauts du soleil qui me dessèchent. Jardinier, j'ai soif ! Si tu m'aimes, fais quelque chose ! ». En cas de forte chaleur, si vous avez du cœur, ne restez pas sourd à l'appel déchirant des plantes en pot.
Une situation critique
Les plantes en pot n'ont pas la liberté de jouir d'un vaste sol où enfoncer profondément leurs racines à la recherche d'humidité résiduelle. Non seulement celles-ci sont cantonnées dans un volume restreint, mais elles évoluent dans un substrat qui a tendance, faute de l'inertie thermique dont bénéficie la pleine terre, à se réchauffer et à se dessécher très rapidement. Elles sont donc les premières à souffrir des périodes de canicule, de sécheresse et de chaleur.
Un arrosage vital
Il est rare qu'en période de canicule, on puisse faire l'économie d'un arrosage quotidien, hormis lorsque les plantes sont issues d'espèces adaptées à la chaleur (cactées, plantes méditerranéennes…). Cette opération, qui peut rapidement tourner à la corvée lorsque les potées sont nombreuses, est à effectuer le soir de préférence, lorsque les températures redescendent. Elles ont alors toute la soirée et la nuit pour profiter de l'humidité apportée. Afin d'éviter tout stress racinaire provoqué par un choc thermique, tâchez d'utiliser une eau tempérée.
Tout le monde à l'ombre
Non seulement le soleil ardent chauffe et dessèche les pots, mais il peut également griller les feuillages. Par conséquent, placez vos potées dans une situation ombragée, en les regroupant si possible afin que le volume généré par les pots et les ramures crée un microclimat frais après les arrosages. N'hésitez pas, si ce regroupement s'avère trop compliqué, à installer des systèmes d'ombrage avec des toiles ou des voiles tendus. Le mieux étant qu'ils ne soient pas, toutefois, totalement occultants.
Indispensable paillage de surface
S'il est trop tard pour incorporer dans le substrat des éléments rétenteurs d'eau (perlite, vermiculite, billes d'argile…), vous pouvez encore étaler à la surface du pot une couche de quelques centimètres de pouzzolane. Cette roche volcanique poreuse va avantageusement retenir l'eau d'arrosage, limiter l'évaporation, absorber les éclaboussures à l'arrosage et, accessoirement, donner un joli rendu esthétique.
Actions à mener
Lors des grosses chaleurs, vous pouvez, le soir venu, doucher le feuillage de vos plantes au tuyau, afin de les hydrater. Agissez cependant avec parcimonie sur les plantes sensibles à l'oïdium, comme les rosiers ou les asters. Si la survie d'une plante vous semble compromise après un gros coup de chaud, sacrifiez les fleurs et les boutons en les taillant au sécateur, car ils mobilisent une énergie sur laquelle le végétal doit pouvoir s'appuyer pour survivre.