On dit qu'il ne faut pas nourrir les poissons de bassin durant la saison froide et pourtant il existe des aliments d'hiver vendus dans le commerce. Qu'en est-il réellement ?
Au ralenti
Les poissons sont des animaux à sang froid, leur température corporelle est équivalente à celle de leur environnement : l'eau. À l'approche de l'hiver, lorsque la température du bassin descend, celle des poissons aussi, entraînant un changement de comportement. À partir de 10 °C ils ralentissent leur activité et commencent à entrer dans une phase d'hibernation. En dessous de 8 °C, ils passent le plus clair de leur temps en semi-léthargie dans les endroits les plus profonds du bassin.
Digestion difficile
Lors de l'hibernation, les poissons restent partiellement actifs, et peuvent remonter en surface à la faveur de belles journées, ce qui peut donner l'envie de les nourrir. Néanmoins, leur métabolisme fonctionne toujours au ralenti, et leur système de digestion est peu actif. Il existe un risque de fermentation des aliments dans le tube digestif dû à une assimilation incomplète de nourriture mal adaptée et distribuée en trop grande quantité. Pour éviter ce risque, le mieux est sans doute d'aider les poissons à constituer des réserves à l'automne, avec une nourriture un peu plus riche et de ne plus les nourrir durant la saison froide.
Frugalité heureuse
Cependant la plupart des poissons peuvent se nourrir partiellement durant l'hiver, lorsqu'ils en ressentent le besoin. Dans les bassins végétalisés où existe une vraie biodiversité (vers, micro-organismes, etc.) les poissons se débrouillent tout seuls. Dans les bassins plus artificiels, on peut envisager un nourrissage, à condition de le faire avec des aliments d'hiver adaptés (peu protéinés mais vitaminés) et en faible quantité. Les aliments doivent pouvoir couler afin d'être consommés dans les couches d'eau les moins froides. Attention, en cas de surplus de nourriture, la décomposition des matières organiques dans l'eau peut entraîner des problèmes d'intoxication. Soyez parcimonieux.