Il y a une dizaine d'années, M. et Mme H. ont installé un peuplier au milieu de leur pelouse. Ils ne se sont pas doutés qu'avec le temps, des rejets vigoureux, portés par les puissantes racines superficielles de l'arbre allaient envahir le gazon. Erreur fatale !
Des racines de surface
Toutes les espèces d'arbre n'ont pas le même système racinaire. Certaines sont ancrées sur de robustes racines pivotantes qui descendent en profondeur dans le sol quand d'autres possèdent un réseau fasciculé, qui s'étale plus harmonieusement. D'autres encore, dont le peuplier fait partie, développent un système de racines principalement traçantes, dont la majeure partie ne descend pas en profondeur. Elles forment avec le temps d'épaisses « branches » souterraines situées à quelques centimètres de la surface du sol. On en distingue parfois même l'écorce à fleur de terre.
À l'assaut !
Ainsi placé au milieu de la pelouse, qui est arrosée durant l'été, le peuplier s'est empressé d'étendre ses racines dans le but d'absorber le plus d'eau possible. De celles-ci émergent désormais des rejets un peu partout dans la pelouse, qu'il est impossible d'éradiquer tant ils réapparaissent à mesure qu'on les arrache. De plus, la densité de ce réseau racinaire crée une concurrence au niveau de l'eau et des nutriments qui se fait au détriment du gazon. M. et Mme H ont finalement fait abattre le peuplier, mais les rejets continuent de pousser et de s'étendre. Ils ne peuvent qu'en contrôler la croissance par la tonte régulière et l'extension par l'arrachage manuel.
Persona non grata
L'implantation des arbres ou arbustes à racines traçantes (peuplier, robinier faux-acacia, mûrier, figuier, bambou, sumac…) doit être mûrement réfléchie afin que leur expansion ne pose pas de problème dans les gazons, près des potagers, des terrasses, des fondations et des canalisations. À l'inverse, leur usage est hautement recommandé sur les zones en pente soumises à l'érosion (talus…). L'extension des racines contribue en effet fortement à la stabilisation du sol.