Les choses sont assez simples : il n'y a pas de greffage sans mastic à greffer et vouloir s'en passer revient à faire le choix de l'échec pur et simple.
Le greffage des arbres fruitiers est une opération délicate de fin d'hiver qui consiste à fusionner deux végétaux d'espèce ou de variété distincte mais de famille identique. Les jeunes rameaux de l'arbre que l'on souhaite multiplier, appelés greffons, sont insérés sous l'écorce d'un porte-greffe, qui va lui servir de support. Insérés par trois ou quatre sur le tronc (greffe en couronne) ou individuellement sur une branche de même diamètre (greffe à l'anglaise), les greffons, très fragiles, ont la délicate mission de se fondre dans leur nouvel environnement, sans se dessécher ou se nécroser.
Une protection indispensable
Le mastic de greffage est une pâte semi-visqueuse le plus souvent élaborée à base de colophane (résine de pin cristallisée), d'huiles végétales, et de cire d'abeille. On l'applique à la spatule, en recouvrant méticuleusement toute la surface de la greffe, afin de la protéger des intempéries, des moisissures, et des insectes. Il sert également à réduire le dessèchement du greffon le temps de la prise, soit plusieurs semaines. Enfin il favorise la cicatrisation autour de la fusion opérée par le mélange des deux sèves. Après l'application, le mastic sèche et durcit.
L'avis du pro
On trouve facilement du mastic à greffer dans le commerce pour un prix raisonnable. Pour plus de facilité, il est préférable d'utiliser un mastic qui n'a pas besoin d'être chauffé pour le liquéfier avant l'application, car la pratique du bain-marie en plein verger n'est pas chose évidente. Sinon, vous pouvez essayer de faire, comme dans le bon vieux temps, des mastics maison, à base de cire d'abeille, d'argile et d'huile végétale ou d'un subtil mélange de cendre et de bouse de vache.