Plus les étés se réchauffent, plus il devient primordial de se tourner vers des plantes résistantes à la sécheresse afin de limiter les besoins en eau au jardin. Dans la catégorie des rase-mottes increvables, c'est-à-dire des plantes couvre-sol de jardin sec, le liseron de Mauritanie vaut le détour car l'intensité du bleu de ses pétales est un régal.
« Quoi ? Planter intentionnellement du liseron dans mes massifs alors que je désespère de m'en débarrasser au potager ? Non mais ça va pas la tête ! ». Ainsi réagit généralement le jardinier croulant sous l'invasion du liseron des champs ou des près, quand on lui parle de celui de Mauritanie. Dommage, car ce dernier, s'il est bien une plante rampante qui aime à s'étaler sur le sol, n'en est pas pour autant invasif. On pourrait même presque le regretter tellement il est joli…
Au ras des pâquerettes
Comme son nom l'indique, une plante couvre-sol a pour particularité de s'étendre rapidement autour de sa souche et de recouvrir le sol qui l'environne. Sa présence limite donc l'apparition d'herbes adventices en empêchant leurs graines de s'y déposer et d'y germer. Parmi elles, le liseron de Mauritanie (Convolvulus mauritanicus ou sabatius) allie l'utile à l'agréable en formant des tapis colorés. Pas plus haut que vingt centimètres, il s'étale sur près d'un mètre autour de sa souche en fin de saison, parfois plus si l'une de ses tiges parvient à s'enraciner.
Une saison difficile
Comme c'est souvent le cas avec les plantes de terrain sec, le liseron de Mauritanie supporte assez mal le froid intense, puisqu'il meurt dès -7 °C. Cela dit, sa rusticité est directement corrélée à la porosité du sol. Plus il sera drainant, plus il fera face au froid. Aussi est-il capital d'ajouter à la terre de plantation près de 50 % de gravier, de billes d'argile ou de pouzzolane, afin de favoriser le drainage. De même, les emplacements très ensoleillés et la mise à l'abri des vents froids dominants favorisent sa résistance. Il vaut donc mieux, dans les régions froides, l'installer face au sud, le long d'un mur protecteur.
De belles possibilités
Les plantes tapissantes de sécheresse font merveille pour recouvrir les rocailles ou les talus ingrats. Le liseron de Mauritanie ne déroge pas à la règle, mais l'éclat de ses nombreuses fleurs bleues, qui se succèdent de la fin du printemps jusqu'aux premières gelées, offre aussi de grandes possibilités d'association au pied des fleurs plus grandes en créant différentes strates de couleurs dans les massifs. Dans les potées, son irrépressible expansion vers le vide provoque des cascades de fleurs éclatantes du plus bel effet, débordant du pot en cataractes colorées. Notons qu'il existe quelques cultivars à fleurs blanches qu'il ne faut pas hésiter à mélanger, au moment de la plantation, à l'espèce type, afin d'obtenir d'élégants effets bicolores.
Voir mourir mais faire renaître
Si le liseron de Mauritanie est trop frileux pour supporter l'hiver dans votre jardin, il faudra vous résoudre à le cultiver en plante annuelle. Son expansion en sera d'autant réduite. Mais vous pouvez en faire des boutures semi-aoûtées à la fin de l'été pour le multiplier avant qu'il ne meure. Ces boutures devront être placées dans un abri hors gel lumineux, régulièrement arrosées pour être replantées au printemps.