Utiliser du vinaigre blanc pour confectionner un désherbant « maison » fait partie des petites astuces du jardinier malin. Ce n'est pourtant pas si malin, car ce produit n'est ni bio, ni très efficace.
Un désherbant « naturel »
Depuis l'interdiction des produits de synthèse dans les jardins amateurs, les fabricants ont mis en avant leurs herbicides dits « naturels ». Il s'agit le plus souvent de préparations à base d'acide pélargonique ou d'acide acétique. Ce dernier étant plus connu sous le nom générique de vinaigre blanc, certains jardiniers, pour des raisons d'économie, le fabriquent eux-mêmes.
Une efficacité relative
Le vinaigre blanc que l'on trouve dans le commerce est élaboré à partir d'un processus biologique naturel, puis dilué à environ 8 % dans de l'eau. C'est un désherbant de contact, à l'inverse du glyphosate qui était un produit systémique. Ce dernier était capable de pénétrer dans les tissus de la plante et d'y être véhiculé par la sève afin de le tuer jusqu'à la racine. Le vinaigre blanc, lui, ne tue que ce qu'il touche : le feuillage.
Naturel ne veut pas dire sans danger
Bien qu'il soit naturel et rapidement biodégradable, l'acide acétique est un bactéricide et un fongicide puissant. Par conséquent, il détruit la faune souterraine lorsqu'il est utilisé à haute dose. C'est aussi un produit acidifiant qui peut perturber le pH du sol. Voilà pourquoi il n'est pas classé parmi les produits utilisables en agriculture biologique. Cependant, à l'inverse du glyphosate, il n'est ni polluant pour les nappes phréatiques, ni toxique pour les jardiniers.
L'avis du pro
Le vinaigre blanc n'est pas un produit à pulvériser massivement à tort et à travers. Réservez-le pour des traitements ciblés, sur les herbes isolées d'une allée ou d'une terrasse. Dilué à 25 % dans de l'eau, il grille rapidement les plantes, surtout quand le soleil est de la partie. Le mieux est d'agir dès le début de saison, quand les pousses sont encore jeunes, car les sujets adultes et coriaces repartent très facilement de la souche.