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Deepfake, comment les progrès des intelligences artificielles mettent à mal les contours du vrai et du faux ?

L'ère numérique n'a de cesse de flouter les contours entre la réalité et la fiction. L'essor des deepfakes soulève des questions éthiques, sociales et légales sans précédent. Ces créations, rendues possibles par des avancées vertigineuses dans le domaine de l'intelligence artificielle, se manifestent sous diverses formes, allant de vidéos manipulées à des images générées de toutes pièces, capables de tromper l'œil humain avec une précision stupéfiante. Explications.

Depuis son apparition il y a une dizaine d'années, les contours du terme « deepfake » ont connu des évolutions rapides et complexes, reflétant les progrès fulgurants des technologies d'intelligence artificielle (IA). Initialement, le terme faisait référence à des vidéos où le visage de célébrités était superposé sur celui d'acteurs de films pour adultes grâce à des algorithmes d'apprentissage profond (« deep learning »), une technique au cœur de cette nouvelle forme de manipulation digitale. Très vite, les hommes et femmes politiques ont également été ciblés par ces tentatives de déstabilisation. Longtemps cependant, la qualité des rendus était si relative que la supercherie demeurait facilement détectable. Avec l'arrivée de nouvelles applications telles que Midjourney ou Dall-E, et les progrès exponentiels des IA génératives, la capacité à créer des images ultra-réalistes de toutes pièces a repoussé les frontières du possible. Ces outils ont démocratisé la création de contenus trompeurs sans montage aucun, rendant presque indiscernable le vrai du faux et exacerbant les risques de diffamation, de manipulation politique, ou encore de création de contenus pornographiques non consentis. Récemment, l'affaire des images pornographiques de Taylor Swift, entièrement générées par IA, a mis en lumière la puissance redoutable de ce phénomène. Les implications sociétales sont vastes, ébranlant la confiance dans les médias et les institutions en permettant la création de discours ou d'images attribués de manière crédible à des personnes n'ayant jamais prononcé ces mots ou posé pour ces images. Dans un monde où la véracité des contenus peut être aisément remise en question, la distinction entre réalité et fabrication devient floue, posant un défi sans précédent à notre capacité collective à discerner la vérité à l'ère numérique.

Un combat perdu d'avance ?

Les législateurs et les régulateurs du monde entier se retrouvent confrontés à la tâche ardue de circonscrire et de réguler cette technologie émergente. La réponse législative prend forme à travers diverses initiatives comme l'AI Act en Europe. Adopté le 2 février dernier par les ambassadeurs européens, cet acte législatif vise à imposer aux diffuseurs de deepfakes l'obligation d'étiqueter clairement leurs créations. Les termes « vidéotox » proposée par la commission d'enrichissement de la langue française, ou « hypertrucage » au Québec, montre la difficulté de cerner complètement ce phénomène. Mais les obstacles à sa jugulation sont d'une tout autre ampleur. Au cœur de ce défi se trouve la nécessité de développer des algorithmes de détection sophistiqués, capables de distinguer avec précision les contenus générés par intelligence artificielle et les contenus authentiques. Cette distinction est rendue particulièrement ardue par l'amélioration continue de la qualité des deepfakes, qui deviennent de plus en plus indiscernables des vrais contenus pour l'œil humain et même pour certains logiciels de détection. Quand on sait que les dispositifs de détection de textes générés par ChatGPT et consorts se sont avérés être d'une fiabilité plus que douteuse, on imagine mal comment ces mêmes systèmes pourraient représenter un bouclier contre les deepfakes. La piste la plus prometteuse serait l'intégration, à la génération même, d'un tag crypté, comme celui sur lequel planche Google. Mais les contraintes techniques sont là encore immenses. L'issue de ce combat dépendra de toute façon d'une adoption de mesures à l'échelle mondiale… Étant donné le contexte géopolitique global, et la puissance de la déstabilisation numérique dans les conflits actuels, la route semble encore très longue. En attendant, plus que jamais, l'esprit critique doit s'appliquer à tous les contenus diffusés sur la Toile.

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