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Écrans, jeux vidéo et addictions : la grande inquiétude

Les écrans, les réseaux sociaux et les jeux vidéo sont au cœur de toutes les interrogations, notamment celles des parents. Le docteur Violaine Gubler, spécialisée dans la psychiatrie périnatale et dans la psychiatrie de l'enfant, de l'adolescent et du jeune adulte jusqu'à 25 ans, clarifie nos interrogations sur leur impact dans le quotidien de notre progéniture.

Tous les parents y sont un jour ou l'autre confrontés. La peur des écrans, la crainte de voir leur enfant passer de plus en plus de temps manette ou téléphone en main se généralise, et rares sont les cas où les jeux vidéo et les réseaux sociaux ne sont pas source de dispute, d'éloignement voire de rupture des liens familiaux. Spécialisée dans la psychiatrie de l'enfant, le Dr Violaine Gubler est confrontée quotidiennement à ces problématiques.

La méfiance grandissante des parents envers les écrans, les réseaux sociaux et les jeux vidéo est-elle justifiée ?

L'époque est à la diabolisation à outrance. Les écrans, les réseaux sociaux et, surtout, les jeux vidéo, n'échappent pas à cette règle. Ce qui pose d'importants problèmes, c'est d'exposer des enfants ou des adolescents seuls, sans discuter ou débattre avec eux de ce qu'ils ont vu ou fait. Leur cerveau immature a besoin d'un accompagnement bienveillant. Il est indispensable de discuter sur ce qui les a intéressés, marqués ou effrayés. La base de tout, c'est l'éducateur. Les parents, les enseignants ou les grands-parents doivent agir comme des régulateurs. Dans la plupart des cas auxquels je suis confrontée, les familles vont mal. Les parents sont déprimés, en burn out, hyperconnectés. L'environnement défaillant pousse les adolescents à se réfugier derrière les écrans pour y échapper. Mon travail ne consiste pas uniquement à dire que les écrans c'est mal, mais à faire prendre conscience, à déceler ce que ce symptôme vient révéler chez eux.

Peut-on parler d'addiction au sens médical du terme ? Y a-t-il une spécificité des écrans ou des réseaux sociaux ?

Il y a à l'heure actuelle une dramatisation autour de la notion d'addiction. Celle-ci est rattachée à l'image du toxicomane, à des peurs de déchéance et de rejet de la société particulièrement tenaces. Le fait que cela concerne les enfants majore nettement ces inquiétudes. Même si au niveau cérébral, la dopamine (neurotransmetteur impliqué dans le système de récompense et du plaisir) est impliquée, appliquer le terme « addiction » ne me paraît pas adapté. Je préfère parler « d'usage problématique ». Le cerveau des enfants mature jusqu'au début de l'âge adulte. La partie du cerveau, nommée le cortex préfrontal, aux capacités d'exécutions centrales, ne cesse d'évoluer durant cette période. Il paraît évident qu'on ne peut pas appliquer exactement les mêmes définitions que celles que l'on utilise pour les adultes dont le cerveau a fini sa maturation.

Quand doit-on s'inquiéter ? Quels sont les signaux d'alerte ?

Quand les écrans réduisent comme une peau de chagrin les autres champs de leur vie. Les conflits à propos des écrans se multiplient, la socialisation diminue, la perte d'intérêt pour les autres activités est flagrante. Petit à petit, on remarque un désinvestissement scolaire, une baisse des résultats, un absentéisme grandissant. Les réveils sont durs. L'enfant ou l'adolescent est irritable, nerveux, intolérant à la frustration. Il y a aussi une prise ou une perte de poids accompagnée souvent de migraines ou de troubles musculo-squelettiques. Les écrans et les jeux deviennent des refuges pour un réel de plus en plus angoissant.

Comment agir ?

Rien ne se fait sans les parents qui sont, pour moi, de véritables co-thérapeutes. Il faut les aider à restaurer leur image parentale parfois mise à mal par les problèmes de leurs enfants. Finalement, ils (re)découvrent qu'ils sont les garants d'un cadre contenant, que c'est l'un de leurs principaux rôles. Ce cadre sera internalisé par l'enfant qui pourra s'en servir pour s'autoréguler seul.

Thomas Lapras
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