Neuf mois pour « fabriquer » un bébé et autant pour s'en remettre ? Si l'on sait que le post-partum peut être long, une nouvelle étude menée par des chercheurs israéliens durant 17 ans, et publiée dans la revue Science Advances, en dit un peu plus sur le temps qu'il faut vraiment pour être à nouveau d'aplomb après une grossesse.
Tous les organes mis à rude épreuve
Réalisés entre 2003 et 2020 sur plus de 300 000 naissances, les travaux des scientifiques ont permis d'observer les changements dans le corps des femmes pendant et après la grossesse. Les résultats de 76 tests différents ont ainsi été passés au crible, permettant d'examiner le cholestérol, les cellules immunitaires, les globules rouges, les niveaux d'inflammation, le foie ou encore les reins sur des femmes âgées de 20 à 35 ans.
Les chercheurs en sont venus à distinguer deux phases de post-partum : les principaux effets interviendraient dans les 10 semaines après la naissance de l'enfant. Mais en ce qui concerne la récupération du corps, plusieurs tests ont démontré que les délais étaient beaucoup plus longs. Ainsi, près de la moitié des tests (41 %) ont des temps de stabilisation qui dépassent les 10 semaines. C'est le cas, par exemple, des fonctions hépatiques de l'aspartate transaminase (AST) – une enzyme présente dans le foie, le cœur et les muscles –, et de l'alanine transaminase (ALT) – dans le foie – qui mettent environ 6 mois à se rétablir. Quant au cholestérol et à la phosphatase alcaline (ALP) – une enzyme produite par plusieurs tissus dont les os, le foie, les canaux biliaires, l'intestin et le placenta –, ils ne se stabilisent qu'après environ 1 an.
Mais se remettre d'un accouchement dépend aussi de plusieurs facteurs, comme l'indice de masse corporelle (IMC) qui affecte le métabolisme ou l'allaitement qui impacte les tests de calcium. Enfin, les recherches ont montré que certains éléments ne reviennent jamais à la normale. C'est notamment le cas pour des niveaux élevés de protéine réactive au complément (CRP), qui est un marqueur de l'inflammation, pour l'hormone thyréostimulante (TSH) réduite, qui régule la thyroïde, ou de l'hémoglobine cellulaire moyenne (MCH) et du fer réduits.