90 % du vieillissement prématuré de l'appareil optique est occasionné par les dommages dus aux rayons UV. Comment protéger ses yeux sur les pistes de ski ? On vous dit tout.
Chaque année, près de 10 % de la population française part en vacances à la montagne pour aller s'oxygéner sur les pistes enneigées. Si porter des lunettes de soleil en été est un réflexe, on oublie encore trop souvent de protéger ses yeux sur les remontées mécaniques ou lors des pauses en terrasse. Pour mieux cerner les dangers du soleil en montagne, il est nécessaire de bien comprendre comment se combinent rayons UV et altitude pour mieux nous éblouir… à nos dépens !
Altitude et éblouissement
Nous avons tous un jour entendu parler au moins une fois du fameux « capital soleil » de la peau, cette dose maximale d'exposition aux ultraviolets que notre épiderme peut absorber au cours d'une vie. On sait moins en revanche que nous avons aussi un « capital vue » et que l'œil est un organe fragile, directement exposé aux UV dont l'action, lente et cumulative, se mesure sur le long terme. Les amateurs de ski et de balades en montagne ne le savent pas toujours, mais plus on gagne de l'altitude, plus le rayonnement solaire est intense. La proportion des UV augmente en effet d'environ 10 % chaque fois qu'on s'élève de 1 000 mètres ! La neige réfléchit ainsi environ 80 % des UV transmis par le soleil, contre seulement 25 % pour l'eau et 15 % pour le sable. En l'absence de protection solaire adaptée, l'épithélium, soit la couche protectrice de la cornée, s'altère alors très rapidement et quelques minutes en plein soleil peuvent suffire à le faire rougir.
L'ophtalmie des neiges
Lors des vacances aux sports d'hiver, une mauvaise protection des yeux peut entraîner une ophtalmie des neiges, pathologie également nommée kératoconjonctivite, qui provoque une brûlure de la surface oculaire. Véritable « coup de soleil » ophtalmique, cette affection se manifeste 4 à 6 heures après l'exposition par une douloureuse sensation de brûlure, des yeux rouges et larmoyants, hypersensibles à la lumière et souvent difficiles à ouvrir. On ne pense pas toujours à faire le lien entre une overdose d'UV et cette impression gênante d'avoir un grain de sable coincé sous la paupière. Heureusement, le plus souvent bénigne, cette inflammation de la cornée guérit généralement en 24 heures, moyennant un repos dans l'obscurité et quelques pansements oculaires. Mais attention, tout comme la peau, des expositions répétées aux UV, sans une protection régulière et adaptée, peuvent causer à long terme de graves pathologies comme des lésions oculaires, l'apparition précoce de la cataracte ou encore de cancers de la peau en bordure de l'œil…
Comment choisir les bons verres ?
À la montagne, protéger ses yeux doit donc devenir un réflexe dès que l'on sort. Mais tous les verres solaires ne se valent pas ! Si les lunettes de soleil classiques permettent de réduire la luminosité, elles ne protègent pas forcément des UV et n'empêchent pas l'éblouissement dû à la réverbération de la lumière sur la neige. La teinte des verres en effet diminue la quantité de lumière pénétrant dans l'œil (et donc protège de l'éblouissement) mais ne filtre pas les UV. La protection conférée par un verre est le résultat de la combinaison entre un matériau et un traitement antireflet spécifique. Or, certains traitements permettent d'éviter que les UV arrivant sur la face arrière du verre ne rentrent dans l'œil. C'est l'indice E-SPF (pour Eye Sun Protection Factor) qui va vous permettre de connaître de façon simple et efficace la protection anti-UV d'un verre. Sur le modèle de l'indice de protection développé dans les crèmes solaires ou les crèmes de jour, le système de mesure E-SPF, gradué de 5 à 50, suit un schéma enfantin : plus l'indice est élevé, plus le verre protège efficacement contre les rayons ultraviolets. Pour les sports de neige, un verre d'indice 3 ou 4 pour la teinte et d'E-SPF 50 est fortement recommandé.
Des montures adaptées
Pour une protection optimale, on évitera les lunettes « lifestyle » de l'été qui, sans même parler du risque de contrefaçon, n'offrent pas des indices de protection suffisants ! La qualité de la protection doit prévaloir sur l'esthétique pour ne pas mettre sa vue en danger. Que ce soit pour les enfants ou pour les adultes,
la monture doit envelopper le visage et couvrir intégralement les yeux, y compris sur les côtés. Il
est également important de s'assurer qu'elle tient correctement sur la base du nez et derrière les oreilles
afin d'offrir un certain confort et d'éviter leur perte en cas de chute.
Ces conditions remplies, on pourra ensuite choisir le style de sa protection parmi les multiples modèles proposés (masque ou lunettes, branches réglables ou escamotables, mousses frontales amovibles…). Les bosses n'ont qu'à bien se tenir : vous allez maintenant les avoir à l'œil !
Un chiffre : 15 millions
Environ 15 millions de personnes dans le monde deviennent aveugles chaque année à cause de la cataracte, dont on estime que 20 % seraient dus ou aggravés par l'exposition aux UV.