Les recommandations en termes de diététique ont beau se multiplier, le régime alimentaire des Français est loin d'être exemplaire ! Un rapport récent du Crédoc révèle que nous ne mangeons pas assez de fruits et de légumes…
À force de toujours entendre la même antienne, on finit par se lasser et ne plus y prêter attention… Les Français ne semblent plus en effet suivre la recommandation des « cinq fruits et légumes par jour ». À en croire la dernière étude du Crédoc, ce message obligatoire diffusé depuis dix ans dans les publicités alimentaires ne fait plus son petit effet. La nouvelle génération consommerait quatre fois moins de fruits et de légumes que ses grands-parents, entraînant toujours plus de problèmes de surpoids et d'obésité.
Après dix ans, le bilan
Recommandée dès 2001 par le Programme national nutrition santé, la mention « cinq fruits et légumes par jour » est diffusée obligatoirement sur tous les spots de publicité alimentaires depuis 2007. Dix ans après, à la demande des acteurs de la filière des fruits et légumes, le Crédoc a mené l'enquête pour connaître l'impact de cette recommandation.
Résultat, entre 2007 et 2010, la proportion d'adultes (18 ans et plus) respectant ce conseil a progressé de quatre points, passant de 27 % à 31 %. Mais cet effet a vite été balayé avec la crise économique. En 2013 et en 2016, elle est retombée à 25 %. Chez les enfants (3 à 17 ans), seulement 6 % consomment plus de cinq portions de fruits et légumes par jour. Au final, depuis dix ans, l'obésité augmente : en 2016, on comptait en effet 19,8 % d'enfants obèses ou en surpoids contre 15,8 % en 2007.
Notre mode de vie plus urbain conduit aussi les jeunes générations vers une alimentation de plus en plus orientée vers la praticité. Alors que, dans la génération née entre 1987 et 1996, le niveau de consommation de légumes à 25 ans était de 50 g par jour et celui de fruits de 45 g, il était, au même âge, plus de deux fois supérieur dans la génération née entre 1967 et 1976, avec 145 g de légumes et 100 g de fruits.
Des disparités socio-démographiques
Le Crédoc note encore de fortes disparités en fonction du niveau social et de la région d'établissement. En effet, les Français qui respectent le moins cette recommandation sont toujours ceux vivant dans des familles de deux enfants ou plus, très peu diplômés et habitant plutôt dans la moitié nord de l'Hexagone. Près de la moitié des enfants vivant dans des foyers où le responsable du ménage n'a aucun diplôme consomment moins de deux portions de fruits et légumes, alors que, dans les familles où le responsable des achats a un niveau de diplôme supérieur ou égal à baccalauréat plus trois, c'est le cas de seulement 23 % des enfants.
Les inégalités territoriales s'accroissent aussi depuis six ans. Dans la région nord, la part de faibles consommateurs progresse de 21 points chez les enfants et de 30 points chez les adultes, là où la hausse nationale est de 11 points chez les enfants et de 9 points chez les adultes.