Selon l'Académie nationale de pharmacie, le pictogramme sur les boîtes de médicament signalant un danger pour les femmes enceintes serait « contre-productif ».
Depuis un décret paru en 2017, les médicaments comportant un risque pour la grossesse doivent être accompagnés de l'un de ses deux pictogrammes : « Danger », à ne pas utiliser sauf en l'absence d'alternative thérapeutique, et « Interdit », à ne pas utiliser même s'il n'existe pas d'alternative thérapeutique. Mais, selon l'Académie nationale de pharmacie, ces derniers auraient tendance à être utilisés à tort et à travers par les fabricants. « À ce jour, 60 à 70 % des spécialités sont dotées de l'un de ces pictogrammes, alors que 10 % des spécialités disponibles sur le marché français seulement devraient être concernées par une telle mesure en raison d'un risque embryonnaire ou fœtal avéré chez l'humain », indique l'organisme dans un communiqué. Pour s'écarter de toutes responsabilités en cas d'incident, et « étant donné l'absence de liste officielle de médicaments relevant de cette disposition, les fabricants sont incités à élargir le champ d'application de ces pictogrammes dans un souci médico-légal ».
Vers une modification du décret ?
Pour remédier à ce problème, l'Académie nationale de pharmacie, en accord avec l'Académie de médecine et le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT), demande une modification du décret de 2017. Selon elle, il faudrait ne garder qu'un seul type de pictogramme, le « Danger ». « L'usage de ces médicaments pendant la grossesse devant faire l'objet d'un dialogue singulier entre le médecin et la patiente », ajoute-t-elle. En outre, cette dernière souhaite que celui-ci apparaisse uniquement sur « le conditionnement extérieur des médicaments avérés dangereux pour l'humain ».