Exposition «Zeynep Perinçek Refaire le monde»

Quand, il y a déjà plus d'un an, j'ai choisi Refaire le monde comme titre pour mon exposition à La TEC, ça partait plus d'une intuition que d'une idée précise.
Il y a quelques mois je suis tombée sur une citation de Francis Ponge qui dit La fonction de l'artiste est fort claire : il doit ouvrir un atelier, et y prendre en réparation le monde, par fragments, comme il lui vient.

À part le mot réparation que je changerais volontiers en re fabrication cela correspond à ma façon de travailler qui se nourrit essentiellement du faire. J’aime inventer des outils et imaginer de nouveaux dispositifs. La plupart du temps cela convoque le hasard et me permet de rebondir, de préciser mes intentions. J’aime être surprise par ce qui se fait malgré moi.
Je travaille souvent par série. Cela me permet d’explorer les possibilités d’un geste, d’un outil, d’un médium ou d’un sujet. Comme dans une famille, chaque œuvre d’une même série est à la fois singulière et semblable aux autres, autonome et dépendante d'un tout. Elle contient en elle l’idée de l’ensemble, comme la feuille peut contenir l’idée de l’arbre.
Pour refaire le monde, j'y ai pioché des images, des matières, des fragments avec lesquels j'ai construit un ensemble qui se déploie patiemment par association, superposition et accumulation.